Affaire Kabana Beach : Maître Gladys Démocrite, avocate de la famille Semar s’exprime


Deux jours après la destruction du Kabana Beach à Port-Louis, le couple Semar étaient attendus pour une comparution immédiate ce mercredi 18 juin. Ils ont été déférés pour une audience qui aura lieu le 13 novembre prochain. Maître Gladys Démocrite s'exprime pour nos lecteurs.
Dans l'affaire de la démolition du Kabana Beach, on s'attendait à une comparution immédiate, pourquoi n'a-t-elle pas lieu aujourd'hui ?
Je pense tout simplement que les autorités judiciaires ont eu peur des Guadeloupéens, puisque une grande partie des Guadeloupéens, du peuple Guadeloupéen était émue, s'est indignée de ce qui se passait pour la famille Semar. Et la perspective de voir les Guadeloupéens se réunir au tribunal pour soutenir les époux Semar, je pense ça a dû faire peur. En tout cas au début on nous a parlé d'une comparution immédiate et puis au final on s'est retrouvé avec une convocation à plusieurs mois.
Sous la qualification de violence contre personne dépositaire de l'ordre public ou pour s'être simplement opposé à la démolition ?
Avant que la démolition ait lieu, les gendarmes ont fait évacuer le restaurant, M. Semar se retrouvait à l'intérieur parce qu'il demandait que les autorités lui présentent les documents sur lesquels ils se basaient pour démolir. Et personne n'a voulu lui présenter une quelconque décision. Quand il était dans son restaurant, il a indiqué aux gendarmes qu'il était chez lui et qu'il ne les autorisait pas à rentrer. Il veut bien sortir, mais il faut qu'on lui présente des documents, ce qui n'a pas été fait. Les gendarmes ont chargé alors même qu'il y avait des enfants qui étaient présents dans le restaurant.
En termes de documents, vous avez également attaqué devant le tribunal administratif, quelle est la faille que vous avez trouvée ?
Alors, nous avons attaqué cette démolition devant le tribunal administratif parce qu'il a fallu que nous entendions la communication du sous-préfet pour savoir sur quelles décisions il se basait. Il se base sur deux décisions, une décision du tribunal administratif, une décision du tribunal correctionnel. Concernant la décision du tribunal correctionnel, M. Semar avait été condamné à démolir des constructions qui avaient été érigées sur la plage du Souffleur entre 2018 et 2023. Or, le Kabana Beach a été construit en 2017, donc ça n'était pas applicable.
Et la décision du tribunal administratif identifie deux parcelles qui ne sont pas les parcelles sur lesquelles le Kabana Beach a été construit. Donc ces deux décisions, pour nous, ne sont pas applicables. Et donc, à partir de ce moment-là, nous avons fait une demande pour que l'État indemnise en raison de cette démolition illégale. Il faut rappeler que le préfet a fait une tentative de démolition en avril 2024. Et cette tentative de démolition a tourné court puisque, précisément, ses arguments lui avaient été présentés. Donc on peut comprendre pourquoi il s'est présenté le 16 sans présenter les documents et les justificatifs qui lui permettaient de faire cette démolition.
Propos recueillis par Richard Garnier
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