

Condamné en première instance à 500 euros d'amende, assorti de 1 040 euros de dommages et intérêts en faveur de l'Assemblée nationale, le militant guadeloupéen Franco Lollia avait interjeté appel, estimant que sa condamnation ne prenait pas en compte la dimension politique de son acte. Il écope désormais d'une peine d'avertissement, à hauteur 500 euros d'amende avec sursis.
Le militant guadeloupéen Franco Lollia, porte-parole de la Brigade anti-négrophobie, vient de prendre connaissance de l'arrêt rendu en délibéré ce jour (lundi 5 mai 2025) par la Cour d'appel de Paris. Pour avoir inscrit, Franco Lollia n'est cette fois-ci condamné en appel qu'à une amende de 500 euros avec sursis. En première instance, il avait été condamné au même montant, mais de façon ferme. Assortie de 1 040 euros de dommages et intérêts à verser à l'Assemblée nationale. Il avait alors fait appel, revendiquant un acte politique visant à dénoncer la persistance du racisme institutionnel en France.
Lors de l'audience en appel, tenue en février dernier, Franco Lollia a réaffirmé que son geste s'inscrivait dans une démarche militante, dénonçant la présence de la statue de Colbert, auteur du Code noir, comme un symbole de la négrophobie d'État. Il a déclaré : "On nous crache au visage tous les jours avec cette statue devant l'Assemblée nationale, soi-disant maison du peuple. L'amende, ils font semblant de la mettre pas trop élevée pour qu'on puisse la payer. Mais ça reste une condamnation. Ça veut dire qu'ils arrivent à inverser la charge et que les criminels deviennent les victimes et nous les coupables."
D'éventuelles répercussions
Le procès s'était transformé en tribune politique, mettant en lumière les débats sur la mémoire coloniale et les symboles de l'esclavage dans l'espace public français. L'avocat de Franco Lollia, Maître Guy Florentin, a déclaré : "La seule réponse à une demande de justice sociale, c'est le déni et la répression".
L'arrêt rendu aujourd'hui, atténuant la peine d'amende infligée au militant guadeloupéen, passant de ferme à sursis, pourrait bien avoir des répercussions sur les discussions en cours concernant la représentation des figures historiques liées à l'esclavage et au colonialisme en France. Il intervient dans un contexte de remises en question croissantes des symboles du passé colonial français, amplifiées par les mouvements antiracistes mondiaux.
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