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Cocaïne : le nouveau cannabis ?

06 May 2025
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Par Bérengère MERLOT [email protected]

Tony Romuald, addictologue au CHUG.
Tony Romuald, addictologue au CHUG. • DR

Depuis le début de l'année 2025, les saisies de cocaïne en Guadeloupe atteignent des niveaux record, comme en atteste Richard Garnier, dans son article (page suivante). L'accès est-il en train de se démocratiser ? Au point de devenir accessible à de nouvelles catégories de population comme les jeunes de 15 à 20 ans ? Avec quelles conséquences pour la santé ?

«C'est sûr qu'on a globalement une augmentation de
la prise de cocaïne en France et on commence à avoir la même chose
en Guadeloupe. Mais ce n'est pas parce qu'on a des saisies plus
importantes que toute les filières socio-professionnelles se
mettent à consommer », explique le docteur Tony Romuald,
addictologue au CHU de la Guadeloupe. Rassurant, mais une évolution
sociétale qui inquiète quand même. Cette hausse de la consommation
est rendue possible par l'augmentation de la production de 53 % en
2023, en Colombie, selon l'observatoire français des drogues et des
tendances addictives (OFDT). La drogue est aussi plus pure et moins
chère. Pour l'OFDT, un tournant s'est produit en 2017, en raison de
la saturation du marché nord-américain, qui fait que les réseaux de
trafic se sont alors tournés vers l'Europe. Pour l'heure, en
Guadeloupe, « l'usage reste moins répandu que l'alcool. On ne
va prendre de la cocaïne, devant n'importe qui, n'importe quand. On
se fournit dans un endroit particulier », précise le docteur
Romuald. D'après lui, ce qui peut pousser des jeunes de 15 à 20 ans
à consommer, c'est la recherche d'un soulagement et d'une fuite.
D'où la nécessité de prévenir et d'identifier les causes :
inquiétudes quant à l'avenir, violences intra-familiales,
maltraitance, traumatismes, etc.

Des très jeunes à la marge

« Tous les jeunes ne vont pas se mettre à
prendre de la cocaïne. Parmi les adolescents,...