Corsair : La Commission européenne élargit son enquête sur les aides publiques et la flotte de la compagnie aérienne française


Corsair affirme " accueillir sereinement " la décision de la Commission européenne d'étendre son enquête sur son plan de restructuration. Deux nouveaux points viennent s'ajouter au dossier : des soupçons d'" aides illégales " et une possible violation des engagements sur la taille de la flotte. La compagnie se dit prête à collaborer, mais les enjeux sont de taille.
Plus d'un an après l'ouverture d'une enquête sur le plan de restructuration modifié de Corsair, la Commission européenne a décidé d'élargir son examen. Dans une décision publiée le jeudi 24 avril, Bruxelles demande des éclaircissements à la France sur deux nouveaux points :
- Des " aides illégales " de 32,4 millions d'euros octroyées à la compagnie.
- Une possible violation de l'engagement de limiter sa flotte à neuf avions pendant sa restructuration.
La compagnie Corsair se veut rassurante : elle " accueille sereinement cette phase d'analyse approfondie, qui ne constitue ni une nouvelle procédure, ni une prise de position sur le fond du dossier ". La compagnie assure être " mobilisée pour fournir les éclairages attendus ".
Un plan de sauvetage sous conditions
En décembre 2020, dans le contexte de la crise du Covid, Bruxelles avait validé un plan de restructuration accompagné d'aides publiques françaises de 136,9 millions d'euros. Mais fin 2023, la France a soumis des modifications, incluant des ajustements financiers et des incitations fiscales supplémentaires.
En février 2024, la Commission a lancé une enquête approfondie pour vérifier la conformité de ces ajustements avec les règles européennes sur les aides d'État. Aujourd'hui, l'enquête s'élargit, et la France a un mois pour répondre aux nouvelles interrogations de Bruxelles.
Corsair se défend : des engagements " parfaitement respectés "
La compagnie affirme avoir " parfaitement respecté ses engagements ", notamment sur la limitation de sa flotte. Elle met en avant ses résultats financiers récents :
- Bénéfice d'exploitation de 3 millions d'euros en 2023/24.
- Bénéfice net de 1,1 million.
- Une performance " significative " sur les six premiers mois de l'exercice en cours.
Corsair, qui emploie un millier de salariés, opère principalement vers l'océan Indien, les Antilles et l'Afrique avec une flotte récemment renouvelée.
Un risque de récupération des aides ?
La Commission européenne rappelle que " toute aide illégale pourra faire l'objet d'une récupération ". Un avertissement sérieux, alors que Corsair a bénéficié de 137 millions d'euros d'aides publiques depuis 2020.
Si Bruxelles conclut à des irrégularités, la compagnie pourrait devoir rembourser tout ou partie des fonds perçus, ce qui mettrait en péril sa fragile stabilisation financière.
La balle dans le camp de la France
L'État français, qui soutient Corsair, doit désormais apporter des réponses convaincantes sous un mois. La compagnie, de son côté, minimise les risques, mais l'issue reste incertaine.
Une chose est sûre : alors que Corsair pensait la validation de son plan " quasi-acquise ", l'enquête prolongée et élargie de Bruxelles montre que la partie est loin d'être gagnée.
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