Discours de politique générale de Michel Barnier : «La véritable épée de Damoclès est notre dette financière colossale : 3.228 milliards d’euros»
Le Premier ministre Michel Barnier se présente devant les députés pour son discours de politique générale, ce mardi, un peu après 10 heures, en Guyane, 9 heures aux Antilles.
Le premier ministre Michel Barnier devant les députés pour son discours de politique générale, ce mardi, un peu après 10 heures, en Guyane, 9 heures aux Antilles. Dès son introduction, le Palais Bourbon est troublé par des députés LFI qui brandissent leur carte électorale.
"Nous partons d'un vote populaire qui nous a élus", ose le Premier ministre lors de son introduction à son discours de Politique générale devant les députés. Il place son mandat sous le signe de la réduction du déficit. Il veut le ramener à 5% en 2025 et en dessous des 3% en 2029.
Deux épées de Damoclès
"Nous ne ferons aucun miracle. Nous sommes collectivement sur une ligne de crête : nous devons faire beaucoup, et si nous n'arrivons pas à faire beaucoup dans tous les domaines, nous devons faire bien, et nous devons faire avec peu," affirme Michel Barnier, qui appartient au parti Les Républicains. "La véritable épée de Damoclès est notre dette financière colossale : 3 228 milliards d'euros," souligne-t-il.
"Une autre épée de Damoclès est au-dessus des Français... la dette écologique. Décarbonation des entreprises, renforcement du recyclage, une écologie des solutions, développement du nucléaire et des énergies renouvelables (éolien, biomasse)," prévient Michel Barnier, ancien collaborateur du premier ministre de l'Écologie.
"Réduire les dépenses" est le premier message du Premier ministre devant les députés. Il met en exergue l'efficacité des dépenses publiques : le coût d'un élève ou les loyers des services de l'État.
Pas de dégel électoral en Kanaky
Emploi des seniors, indemnisation du chômage, retraites... voilà le futur ordre du jour législatif des prochains jours.
« Il faudra reprendre le dialogue », a-t-il annoncé. S’il est favorable à « préserver l’équilibre du système de répartition », pour autant, il indique que « certains articles peuvent être corrigés ».
« Retraite progressive, usure professionnelle, et égalité entre femmes et hommes méritent mieux qu’une fin de non-recevoir », a-t-il ajouté, estimant que des « aménagements raisonnables et justes » sont envisageables.
"Accès aux soins près de chez soi, vivre de sa retraite dignement, assurer la sécurité dans mon quartier ou village... Ne restons pas dans l'immobilisme pendant les trois ans qui viennent".
Pour les Outre-mer : premier trimestre 2025, un CIOM "pour valoriser les ressources propres au bénéfice le plus direct des habitants" et lutte contre la vie chère sont au programme.
En Nlle-Calédonie : une mission de concertation avec les présidents du Sénat et de l'AN est engagée. Le report des élections à fin 2025 est acté par le président de la République et il n'y aura pas de dégel du vote électoral soumis au Congrès français.
Augmentation du Smic
La culture du dialogue et du compromis sera un axe du gouvernement. "Cela n'est pas un gros mot. Michel Rocard ne disait pas autrement. J'ai entendu que certains avaient des lignes rouges, parfois très rouges. [...] Il n'y aura aucun accommodement sur la défense de la laïcité...", a taclé le Premier Ministre qui appartient à un parti arrivé 5e aux dernières législatives.
Par ailleurs, le Smic sera augmenté de 2 %.
Michel Barnier appelle à "stopper la violence des mineurs qui rendent la vie impossible dans certains quartiers". Il souhaite la comparution immédiate pour les mineurs délinquants de plus de 16 ans et veut "poursuivre la réflexion sur l'excuse de minorité".
Au début de son discours, Michel Barnier s'est dit ouvert quant à la proportionnelle lors des futures législatives. "Je suis prêt à ouvrir une réflexion sans idéologie sur le scrutin proportionnel", annonce-t-il.
Michel Barnier revient sur le résultat des dernières élections législatives, qui ont abouti à "une Assemblée nationale divisée comme jamais depuis 1958, où aucun parti politique n’a la majorité absolue à lui tout seul, ni avec ses alliés".
"Nous devons prendre soin de la République qui est fragile. De l'Europe qui est nécessaire," conclut le Premier ministre, après un discours d'un peu moins de 1h30.