

Et si le dopage était légalisé pour repousser les limites humaines ? C'est le pari fou des Enhanced Games, des Jeux " augmentés " où les athlètes pourront consommer des substances dopantes sous contrôle médical. Porté par l'entrepreneur australien Aron D'Souza et soutenu par des figures controversées de la Silicon Valley, ce projet défie les valeurs traditionnelles du sport.
Imaginez une compétition où stéroïdes, EPO et testostérone ne seraient plus prohibés, mais encouragés. C'est le concept des Enhanced Games, qui se veulent une alternative aux Jeux olympiques, jugés " hypocrites " par leurs fondateurs.
L'idée ? Permettre à des athlètes consentants d'expérimenter des substances dopantes sous supervision médicale, dans un cadre légal et transparent. Un nageur australien, James Magnussen, double médaillé olympique, a déjà annoncé sa participation avec un objectif : pulvériser le record du monde du 50 m nage libre.
Mais derrière cette ambition sportive se cache une philosophie bien plus radicale.
Aron D'Souza, l'entrepreneur qui défie le système
À l'origine de ce projet, Aron D'Souza, un Australien de 39 ans diplômé d'Oxford. Pour lui, le sport de haut niveau est déjà dopé, mais de façon opaque et dangereuse. " Autant légaliser et encadrer ", argue-t-il, dénonçant le " monopole " du Comité international olympique (CIO), qu'il compare à un " parti unique ".
Sa solution ? Une compétition où les athlètes déclareraient ouvertement leurs substances, avec un suivi médical strict (IRM, ECG, analyses sanguines). Une vision qui séduit les libertariens et transhumanistes, adeptes de la liberté individuelle absolue et du dépassement des limites biologiques.
Silicon Valley, Peter Thiel et l'idéologie transhumaniste
Derrière les Enhanced Games, on trouve des noms lourds de sens, à commencer par Peter Thiel, cofondateur de PayPal et premier investisseur de Facebook. Ce milliardaire controversé, proche de Donald Trump, incarne à lui seul l'alliance entre libertarianisme et transhumanisme.
Pour Thiel et D'Souza, ces Jeux ne sont pas qu'un spectacle : c'est une révolution. Une façon de prouver que l'humain peut et doit s'améliorer par la science, sans se soucier des " vieilles " normes morales.
Dans leur sillage, d'autres figures atypiques : un ex-directeur de Coinbase, un investisseur spécialisé dans les psychédéliques, et même George Church, le généticien qui veut ressusciter le mammouth laineux.
1 million de dollars par record, et le soutien de Trump Jr
Pour attirer les athlètes, les organisateurs promettent 1 million de dollars par record battu. Un argument de poids, alors que de nombreux sportifs dénoncent les inégalités financières du sport traditionnel.
Politiquement, le projet s'affiche en rupture avec les valeurs " progressistes ". Il est soutenu par Donald Trump Jr. et des figures anti-système comme Robert F. Kennedy Jr. (connu pour ses positions anti-vaccins). Le fonds 1789Capital, hostile aux normes ESG (environnementales, sociales et de gouvernance), finance l'initiative.
Révolution sportive ou dangereuse dérive ?
Les Enhanced Games divisent. Pour leurs promoteurs, ils incarnent l'avenir : un sport libéré, spectaculaire, où la science repousse les frontières du possible. Pour leurs détracteurs, c'est une menace pour l'éthique sportive et la santé des athlètes.
Malgré les assurances médicales, les risques liés au dopage massif restent élevés. Et si la première édition, prévue en 2025-2026, se concrétise, elle pourrait marquer un tournant ou un point de non-retour dans l'histoire du sport.
Une chose est sûre : avec les Enhanced Games, le débat sur la place de la technologie et de la chimie dans le sport est plus que jamais ouvert.
Et vous : pour ou contre des Jeux où le dopage serait légalisé ?
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