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Face à l’augmentation des violences en outre-mer, les sénateurs réclament «un choc régalien»

23 January 2025
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Ce jeudi 23 janvier 2025, la délégation sénatoriale aux outre-mer a présenté les conclusions d'une année de mission sur l'insécurité et la violence dans les départements et territoires ultramarins. En clair, elle demande un "choc régalien" urgent sur l'ensemble des îles et archipels.

Le document résulte du travail et des audiences menées par Philippe Bas, sénateur Les Républicains de la Manche et Victorin Lurel, sénateur socialiste de la Guadeloupe et ordonné par la délégation sénatoriale aux outre-mer. Et le constat, en matière de sécurité, pour  la majorité des territoires et collectivités d'outre-mer, est assez inquiétant. Partout, les chiffres de la violence sont en augmentation et pour tout type de violences. En moyenne, c'est +5 % pour les homicides, 6% pour les coups et blessures, +14% pour les violences intra-familiales. Pour d'autres crimes et délits, l'augmentation est bien plus franche avec +14% pour les narcotrafics et +37% sur l'usage de stupéfiants (entre 2022 et 2023). 

La compilation de ces chiffres démontre, entre autres choses, que l'État français, sur ces territoires, est "affaibli sur ses missions fondamentales que  sont la sécurité, la justice et la protection des frontières."

Plus de moyens, plus de présence

Pour inverser la tendance, les rapporteurs préconisent ce qu'ils appellent "un choc régalien", c'est-à-dire un renforcement de la présence des forces de l'État. Ils le détaillent en 38 recommandations. Parmi les pistes évoquées, la "densification" des forces de sécurité, des moyens plus importants dévolus au violences intra-familiales ou encore permettre l'arrivée d'enquêteurs et de magistrats spécialistes de la criminalité organisée, et enfin permettre au prefet de porter une légitimité diplomatique pour discuter de la protection des frontières terrestres et maritimes.

Sur ce dernier sujet, les sénateurs demandent la fin de la porosité des frontières maritimes et terrestres. Ces conditions sont presque sine qua non au retour au calme dans ces territoires. 

Pour rappel, Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur s'était montré favorable à la mise en place d'une force maritime en Guadeloupe avec un investissement important de moyens, mais le dossier était finalement resté lettre morte.