La Guadeloupe espère réduire fortement sa dépendance au fioul d’ici 2030
La programmation pluri-annuelle de l'énergie 2023-2033 acte la grande dépendance de l'archipel au fioul, malgré une belle progression de la part des énergies renouvelables (solaire, éolien et photovoltaïque). Mais l'objectif sur lequel la Région, l'Etat et l'ADEME se sont accordés c'est un territoire quasiment 100% propre d'ici à 2033.
Au moment de présentation du PPE 2023-2033 (avec les données 2022), le mix énergétique de la Guadeloupe est largement dominée par le fioul, le charbon et le tac fioul (en tout 64%). Les 36% restants proviennent d'un combo d'énergies renouvelables parmi lesquelles la biomasse (14%), l'éolien (7%), le solaire (7%), l'hydrolique (1%) et la géothermie (6%). Si le PPE précédent a permis une belle percée de l'éolien et du photovoltaïque, la nouvelle programmation veut aller bien plus loin en comptant essentiellement sur les ressources intrinsèques du territoire.
Des acteurs locaux attentifs
Outre la nécessaire protection de l'environnement et de la biodiversité, les acteurs locaux concertés pour enrichir le rapport veulent que le renforcement du développement des énergies renouvelables ont un enjeu social important notamment par la création d'emplois hautement valorisés et qualifiés. Parmi les attentes exprimées, on retrouve l'augmentation de la résilience du territoire, et le renforcement du cadre réglementaire en faveur de la performance énergétique et de la préservation de l'environnement.
Un raison qui peut expliquer pourquoi le plan des institutions est si aggressif en matière d'énergies renouvelables.
Un territoire green
Si tout ce passe conformément aux perspectives dressées par l'Etat et la Région, en 2033, date de fin de l'actuelle programmation, la Guadeloupe pourrait s'appuyer uniquement sur les énergies renouvelables pour produire les quelques 1637 GWh (chiffres de 2021) annuels dont elle à besoin.
Un bond considérable qui reposerait sur la biomasse et l'éolien. Dans les projections, on passe donc de 30 MW actuels pour la biomasse à près de 300, et pour l'éolien on passerait de 56,5 MW à 140MW dès 2028.
• Région / Etat
Le photovoltaïque, l'hydrolique et la géothermie devraient venir en appui.
Par ailleurs, la réduction des gaz à effets de serre passe essentiellement par la baisse de la part des moteurs thermiques dans l'offre de transport au profit d'une diversification de la mobilité (TCSP / co-voiturage et caburants alternatifs). Sur ce point, des ajustements seront nécessaires puisque plusieurs études réalisée en Europe montrent déjà que le déploiement massif des moteurs électriques, par exemple, ne sera pas la solution miracle attendue.