Rédaction web
En avril dernier, avec la bénédiction du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et du préfet, le maire de Pointe-à-Pitre a obtenu la mise en place d’un couvre-feu à destination des mineurs sur les communes de Pointe-à-Pitre et des Abymes. Renouvelé une fois, la mesure n’est désormais plus en vigueur ce dimanche 23 juin 2024.
Ce fut le premier volet de la lutte contre l’augmentation des faits de violence commis par des mineurs. Le couvre-feu prohibait la présence non accompagnée dans les rues de Pointe-à-Pitre et des Abymes de tous les mineurs dès 20h. Si la mesure n’a pas fait l’unanimité chez les élus, elle a, selon les chiffres de la préfecture, eu un impact concret sur la délinquance dans la zone.
Le temps de son application, le chiffre de la délinquance des mineurs a perdu 8 points pour s’établir à 8,9% contre 16% avant l’arrêté. Sur la ville de Pointe-à-Pitre “l’effet est visible sur la délinquance générale avec, sur Pointe-à-Pitre, 53 faits par semaine en moyenne entre janvier et avril 2024, alors que sur la période d’application de l’arrêté, on dénombre seulement 45 faits par semaine (soit une baisse de 15 %).”
Il revient désormais au CLSPD de la ville, relancé il y a quelques semaines, de construire sur ces chiffres encourageants avec l’appui de la justice et des partenaires sociaux. Parmi les mesures d’ores et déjà prises, on trouve
l’accompagnement des enfants et jeunes en difficulté ou dits difficiles, via des séjours de rupture
la mise en place d’ateliers de renforcement des compétences psycho-sociales, à travers des groupes d’émulation entre jeunes, encadrés par des professionnels de l’éducation populaire, afin de les former à la communication non violente et à l’affirmation de soi
la création de brigades d’espaces verts pour l’entretien et l’embellissement des quartiers de Pointe-à-Pitre, sous forme de chantiers d’insertion pour des jeunes à la recherche d’une première expérience professionnelle ou condamnés à des travaux d’intérêt général.
Enfin, lors de la réunion de travail du 19 juin 2024, le CLSPD a acté la mise en oeuvre du dispositif “Voisins vigilants” actionné par les associations de quartier, dans l’espoir de juguler la délinquance juvénile.
Dans le cas où, malgré ces mesures, la délinquance des jeunes viendrait de nouveau à s’emballer, la préfecture n’exclut pas de remettre en vigueur le dispositif du couvre-feu.