

15 ans de détention criminelle pour Yannis Talbot reconnu coupable du meurtre de Loïc Falémé, au seul mobile de lui dérober sa chaine en or.
Le procès de Yannis Talbot c'est ouvert jeudi 19 juin, dans une ambiance relativement calme, malgré une affluence importante venue en soutien à la famille de la victime. Il faut rappeler que quelques jours plus tôt, l'accusé était dans cette même salle, entouré de 5 autres complices, jugé pour l'enlèvement et la séquestration d'une femme et de ses deux enfants. Il avait alors été condamné à 14 ans de réclusion criminelle. Le directeur d'enquête fut le premier à passer à la barre puis l'un des psychiatres. Le plus poignant ce fut le témoignage de la compagne de la victime, présente au moment du tir, sur le boulevard littoral du chef-lieu, le 2 janvier 2022. Elle a été formelle sur plusieurs éléments : l'accusé est arrivé, l'arme en main, il a bien tiré la culasse à l'arrière avant d'empoigner la victime pour lui demander sa chaine en or, mais ne lui a jamais demandé de stupéfiants, ni parlé d'une dette quelconque.
L'avocate générale, Elodie Rouchouse, a alors posé la question au directeur d'enquête d'éclairer la cour sur la signification de la culasse à l'arrière, avant même d'entendre le balisticien qui est passé vendredi. Elle a justifié sa question en expliquant que les jurés avaient besoin de connaitre toutes les conditions pour qu'un tir parte réellement. C'est-à-dire qu'il faut forcément que la culasse soit tirée à l'arrière pour chambrer une arme, que le doigt soit sur la queue de détente et que l'on appuie fortement sur la queue de détente, sinon le tir ne part pas. En résumé cela revient à dire que le tir ne peut pas partir s'il n'y a pas une réelle volonté d'appuyer sur la détente. Alors que l'accusé a souvent évoqué un tir accidentel. Le bémol c'est que l'arme n'a jamais été retrouvée. Yanis Talbot l'ayant soustrait volontairement à l'action de la justice.
Une belle brochette d'antécédents criminels
Par la suite, furent entendues les parties civiles, le frère, la mère et le père de la victime, qui sont venus expliquer combien il leur manquait, Puis l'accusé sur sa personnalité. Et là furent repris tous ses antécédents criminels. Il a toutefois accepté de répondre à toutes questions, ce qu'il n'avait pas forcément fait les fois précédentes. De la même manière il reconnait ses condamnations répétitives quand l'avocate générale lui rappelle que c'est la 3eme fois qu'il comparait devant une juridiction criminelle et qu'il a déjà quatre vols à main armée correctionnalisés. A 26 ans, c'est son septième dossier criminel.
Ce fut alors au tour de la psychologue d'intervenir. Elle explique que l'accusé a vécu avec de lourdes carences parentales, mais il n'y a pas de déterminisme pour autant. C'est-à-dire que tous ceux qui ont des carences parentales ne se retrouvent pas devant la cour d'assises. Lui, a fait le choix d'aller dans la délinquance et la criminalité, porté aussi par une certaine dose de narcissisme, comme si cela le valorisait d'avoir des dossiers criminels. Enfin la psychologue a expliqué qu'il fut plutôt méprisant, par rapport à la victime, quand elle l'a entendu en mai 2023. Vendredi matin le balisticien est venu témoigner avant que l'accusé ne soit entendu sur les faits et ne s'ouvrent les plaidoiries et les réquisitions.
L'avocate générale a requis entre 18 et 20 et le verdict est tombé quelques heures plus tard. Les jurés l'ont condamné à 15 ans de réclusion criminelle.