13ème édition de la Fête de l’Estampe

“Enracinés” c'est la thématique de cette nouvelle édition de la Fête de l'estampe. Seize graveurs proposent leur vision artistique à l'occasion d'une exposition visible jusqu'au 3 juin. Le vernissage est prévu ce samedi.

De la gravure sur bois que pratiquaient les artistes du XVe siècle à l'image numérique actuelle, cinq siècles ont passé et ce moyen d'expression toujours renouvelé permet à la fois l'utilisation des manières traditionnelles par des artistes très contemporains ainsi que les dernières évolutions technologiques. Depuis 2013, Manifestampe-Fédération nationale de l'estampe, organise annuellement la Fête de l'estampe. L'estampe est une œuvre imprimée à partir d'une matrice dessinée et gravée par l'artiste. Elle peut être réalisée selon différentes techniques (en creux, en relief, ou à plat.), mais toujours avec la dimension symbolique de sa double nature. Œuvre unique et produit de reproduction chaque tirage restant l'expression originale de l'artiste.

La gravure, la lithographie, la sérigraphie ou encore et autres procédés numériques sont les techniques employées par ces artistes de l'image. Ainsi, une estampe originale est à la fois unique, dans sa matrice, et multiple dans ses épreuves. Expositions, portes ouvertes d'ateliers, stages, conférences… sont organisés dans toute la France, en Europe et au-delà. La fête de l'estampe se célèbre habituellement le 26 mai, jour de commémoration de l'édit de Saint-Jean de Luz de 1660 qui consacre la gravure comme un art libre. En Guadeloupe c'est la 13ème édition de l'évènement qui porte la thématique “Enracinés”. Seize artistes s'exposent jusqu'au mardi 3 juin à l'Art s'en Mêle et donnent rendez-vous au public pour deux journées d'ateliers découvertes exceptionnelles.

13ème édition de la Fête de l'Estampe — Danielle Lacôte artiste de la gravure et Viviane Pelus artiste et responsable de la Galerie l’Art s’en Mêle
• Michèle Silmon

Trois Questions à Danielle Lacôte artiste de la gravure

Comment est né le projet de la Fête de l'estampe ?

Je suis adhérente à la Fédération nationale de l'estampe. Et donc, chaque année, je participe à la Fête de l'estampe. Viviane Pelus a participé à un de mes atelier, ça lui a énormément plu. Elle a donc proposé de mettre en place cet évènement ici à la galerie l'Art s'en Mêle. Alors, le projet de la fête de l'estampe c'est de faire participer le maximum de monde, artistes, le public afin de faire connaitre la gravure en Guadeloupe. Quand je suis arrivée en Guadeloupe, en 1986 j'ai cherché des graveurs et je n'en ai pas trouvé. J'ai pensé que comme c'est une technique que je maîtrise, j'allais me focaliser sur son développement. Et aujourd'hui depuis que je travaille avec Viviane j'ai formé de nombreuses personnes. Donc c'est quand même un bel exemple.

Comment est perçue la gravure de nos jours ?

Je pense que les gens ont des difficultés à projeter la gravure dans le travail artistique contemporain. Ça appartient à un passé artistique. On me disait aussi souvent que c'était un art occidental. Les artistes qu'on connaît, c'est Rembrandt, Durer tout ça c'est occidental. Mais la gravure, elle existe partout. Partout dans le monde, sur la planète. On peut trouver des gravures, aussi bien chez les aborigènes d'Australie, que dans l'Amérique du Nord ou en Amérique du Sud. Partout où on peut graver des matériaux.

À quoi doit-on s'attendre pour cette nouvelle édition de la Fête de l'Estampe ?

Le thème de cette année est “Enracinés”. Chacun le voit à sa façon mais pour nous c'est donner un sens à ce qu'on vit, à notre existence. Et puis peut-être nos différences, puisqu'on s'enracine dans un lieu où on aime vivre. On s'enracine parce qu'on est là et que les racines sont déjà plantées depuis longtemps. Tout ça a un lien avec les cultures… On peut tout imaginer.