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LAKOU 2024 : Le 1er Sommet des luttes sociales et environnementales des Outre-Mer

28 September 2024
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Le 1er Sommet des luttes sociales et environnementales des Outre-mer se tiendra du 4 au 6 octobre à Paris, au CESE ; un événement nécessaire à la connexion d'acteurs et de militants qui s'investissent au quotidien dans ces enjeux. Treize délégations de sept territoires feront le déplacement pour l'événement.

À l'initiative du Collectif des Luttes Sociales et Environnementales (CLSE) le 1er Sommet des Luttes Sociales et Environnementales des Outre-Mer se déroulera à Paris du 4 au 6 octobre prochain, au Conseil Economique, Social et Environnemental, (CESE) à Paris. Ce sommet réunira une délégation de 13 organisations, qui représenteront 7 territoires, dont la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, La Réunion, la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie. Ce premier sommet permettra ainsi de regrouper les problématiques liées à ces territoires, et celles que les ultramarins rencontrent en hexagone, pour engager et faciliter des actions collectives et durables, en favorisant l'échange des acteurs clés.

Priscillia Ludosky, co-fondatrice et présidente du CLSE, militante pour les luttes sociales et environnementales, nous éclaire sur cet événement inédit.

 

Lakou : "la volonté de faire corps pour avancer"

 

"On a voulu en faire une vraie démarche citoyenne, et on a d'abord voulu faire ça en dehors de toute sphère politique", précise la militante ; le sommet Lakou a en effet pour but d'offrir un espace de parole, de démocratie et de mise en exergue des problématiques rencontrées par les ultramarins en Hexagone et sur les territoires d'Outre-mer : "On a pris connaissance de ce qui empêchait l'avancée dans certaines luttes, et on voulait un endroit pour travailler à lever les obstacles".  LAKOU, qui vient du créole antillais et désigne la cour, résume l'esprit de ce sommet réunificateur : "l'idée est de réunir des organisations ultramarines dans un lieu permettant de discuter, d'échanger, de partager leurs connaissances, leurs alertes aussi, et de travailler ensemble, main dans la main. Il y a l''idée du "lyannaj", de faire collectif pour avancer".

Un terme symbolique, qui puise ses sources dans une histoire commune résiliente : "C'est aussi en rapport avec la période esclavagiste, où les nouveaux libres se rendaient dans les zones périurbaines pour créer des cours et y habiter, afin de ne pas retourner dans les plantations. Ils s'organisaient autour de ces cours. C'est aussi un hommage à cette période de résilience et à cette volonté de faire corps pour avancer. Et on y ajoute la touche démocratique, où l'on crée des solutions ensemble à travers des débats apaisés", ajoute la militante.

 

Un espace cohésif de débats "apaisés"

 

Une délégation de 13 associations, dont 25 participants, sera présente lors de ce sommet. Pour la Martinique, c'est l'Assaupamar (Association pour la sauvegarde du patrimoine martiniquais), et pour la Guadeloupe, il s'agira des associations Kimbé Raid et Guadeloupe Forever. Trop Violans sera notamment là pour la Guyane et pour la Nouvelle-Calédonie, c'est INAAT NE KANAKY (le Conseil National des Chefs de Kanaky) qui fera le déplacement : "Le plus gros challenge était de pouvoir réunir tout le monde physiquement, de faire en sorte qu'elles échangent, pour partager leurs enseignements, obstacles, etc. On espère qu'elles auront l'opportunité de rencontrer le public, il y a toute une dimension de connexion et de rencontre."

La journée du 5 octobre sera dédiée au forum associatif ouvert au public, et permettra de présenter 20 exposants, des associations d'ultramarins, qui s'inscrivent également dans la lutte pour les droits de l'Homme et/ou de l'environnement : "C'est important qu'elles soient là, car on ne sait pas forcément qu'elles existent. Nous aurons par exemple une association qui s'appelle RUDN (Rapatriement des Ultramarins dans leur Départements Natals), qui vient en soutien aux ultramarins sans-abris, pour que ces personnes puissent retourner au pays ou sortir de la rue."

 

Des enjeux sociétaux ciblés

 

De nombreux sujets phares seront abordés : "Il y aura des moments dédiés à la santé et à l'environnement, d'autres sur les crises sociales, la santé mentale, et d'autres encore sur les outils juridiques que l'on peut utiliser."  ; des enjeux principalement axés sur les questions environnementales et sur la jeunesse. Deux conférences sont prévues le 5 octobre : Autosuffisance alimentaire : comment sortir de la monoculture, animée par Priscilla Ludosky, et  Un aller sans retour : une transition écologique sans la jeunesse ultramarine, animée par Mamadou Dembélé, créateur du podcast sur l'écologie The Impact Story : "La question des jeunes qui s'en vont, pour travailler et faire leurs études, et qui n'arrivent pas forcément à revenir, parce que les métiers pour lesquels ils se sont formés n'existent pas sur leur territoire, surtout dans le secteur de l'environnement." précise Priscillia Ludoscky.

 

Un premier sommet comme ancrage

 

La présidente de l'association espère que cette première édition portera ses fruits et s'inscrira dans la durée pour permettre un réel suivi des résultats et solidifier la cohésion : "Le dernier jour, nous avons un volet sur le collectif lui-même, où nous allons demander sur quoi les participants veulent travailler dans les prochaines années, où nous devons mettre notre énergie." Priscillia Ludosky rappelle néanmoins le besoin de cet événement à gagner en visibilité pour mettre en lumière leurs actions : "La Miss Outre-mer est notre ambassadrice, elle est bénévole. C'est important d'avoir le soutien de personnes issues des milieux culturels et artistiques, car ce sont des voix qui nous aident à nous faire entendre".

 

Le CLSE, une association fédératrice

Le Collectif des Luttes Sociales et Environnementales a pour mission de mettre "les violences sociales et environnementales des territoires ultramarins au cœur du débat public". Créé en 2022, cette association travaille à mettre en exergue et à porter les enjeux liés aux territoires ultramarins au sein du débat public, tout en appuyant les militants dans leurs luttes.