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« Si le droit de grève est un droit fondamental, l’électricité est un bien vital »

22 October 2024
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Marie-Line BASSETTE, directrice régionale EDF Archipel Guadeloupe

Propos recueillis par
Marie VANDEWOESTYNE
[email protected]

Marie-Line Bassette, directrice d'EDF Archipel Guadeloupe • AURÉLIE CHARRA

Dans un long entretien accordé à notre rédaction, la directrice drégionale détaille les impacts des grèves à EDF PEI et à Albioma. Elle rappelle que les droits accordés aux salariés vont au dela du droit du travail. Les 560 salariés d'EDF Archipel Guadeloupe font tout pour limiter les impacts auprès de la clientèle. Elle lance un appel à la reponsabilité de tous les acteurs.

Comment les grèves actuelles à EDF PEI et
Albioma affectent-elles les opérations d'EDF Guadeloupe en termes
de distribution d'électricité ?

Il y a plusieurs producteurs en Guadeloupe, de
nature différente, mais les producteurs d'EDF PEI, qui est une
filiale du groupe EDF en charge de la production d'électricité dans
les systèmes insulaires et Albioma, couvrent à eux deux 80% de la
consommation des Guadeloupéens.

Dès lors que ces moyens de production sont
perturbés, cela impacte directement la consommation. Les autres
moyens ne peuvent pas couvrir ce manque et donc pour garantir
l'équilibre entre l'offre et la demande (parce qu'on ne peut pas
stocker l'électricité). EDF Archipel Guadeloupe est investie d'une
mission de service public qui est d'assurer la distribution de
l'électricité et de garantir cet équilibre, et dans le cas de
grèves, les dispatcheurs d'EDF se retrouvent en difficultés pour
pouvoir maintenir et garantir cette sûreté. Lorsque les grévistes
arrêtent des moteurs ou arrêtent une centrale, on est alors en
déficit de production. Pour éviter l'incident généralisé, on est
obligé de déconnecter la consommation clientèle et donc c'est là
qu'on opère des délestages.

Quelles mesures EDF Archipel Guadeloupe
a-t-elle mis en place pour assurer la continuité du service public
pendant cette période de paralysie ?

Nous faisons au mieux avec ce que nous avons et
nous gérons la pénurie. S'il y a un incident technique sur un moyen
de production, nous faisons un calcul, on empile alors tous les
moyens de production et on est capable d'appliquer un moyen de
production complémentaire, voire on a un autre système qui permet
de couvrir ce qu'on appelle le « N-1 », c'est-à-dire, que
si on perdait notre plus gros moyen de production qu'on en ait un
autre déjà prêt...