Par Marie VANDEWOESTYNE
[email protected]
La campagne nationale de vaccination contre les papillomavirus dans les établissements scolaires est reconduite. • SHUTTERSTOCK
Faible taux de vaccination et désinformation : le Professeur Eustase Janky, chef du Pôle parent-enfant du CHU de Pointe-à-Pitre, lance un appel pour la vaccination contre le papillomavirus. « Les parents ne se rendent pas compte du mal qu'ils font aux enfants en refusant la vaccination. »
Le cancer du col de l'utérus est dû à une
infection par un virus transmis par voie sexuelle, le
papillomavirus humain (HPV). Il représente le quatrième cancer
féminin le plus fréquent dans le monde. Le très faible taux de
vaccination contre ce papillomavirus en Guadeloupe est préoccupant
selon le Pr Eustase Janky.
« Les parents ne se rendent pas
compte »
Avec seulement 19 % de jeunes filles vaccinées et
un taux alarmant de 2 à 3 % chez les garçons, la population manque
cruellement de sensibilisation aux risques de cette infection.
« Malheureusement, on a très peu d'enfants qui se font
vacciner. Je fais des conférences pour sensibiliser, mais les
parents ne viennent pas. » Malgré ses efforts pour informer et
débattre lors de conférences publiques, le médecin constate que la
culture de la prévention reste faiblement ancrée dans les
mentalités locales. Cette inertie face à la prévention a des
conséquences dramatiques : « Les parents ne se rendent
pas compte de tout ce mal qu'ils font aux enfants. »
La vaccination joue un rôle déterminant
Le cancer du col de l'utérus, causé directement
par le papillomavirus, est la forme la plus tragique de cette
infection. « Il faut savoir que 80 % de la population sera en
contact à un moment donné avec le virus, filles ou garçons »,
alerte le Pr Janky. « Plus on est jeune, plus on a des chances
d'éliminer...