PATRIMOINE
Par Yvor J. LAPINARD
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Cette œuvre du peintre Martin Biabiany reflète très bien le travail que réclamait l'exploitation du bois. • DR
Le scieur de long appartient désormais à l'histoire. Remplacé aujourd'hui par les machines, il ne pratique plus que dans de rares occasions. Plusieurs générations auront pourtant vécu de l'abattage d'arbres et de leur débitage en planches.
Nous nous imaginons 60 ans en arrière ! C'était
encore le temps où la grande majorité des maisons locales étaient
en bois, où les voitures se faisaient rares. L'électricité, elle,
n'était pas courante...
C'était le temps des scieurs de long qui
débitaient dans les gros arbres de la forêt des planches pour
construire les cases traditionnelles. Ils marchaient parfois
longtemps avant de trouver les essences les plus appréciées. Quand
ils arrivaient dans la forêt, ils choisissaient l'arbre qu'ils
allaient abattre, sur place. Ils préparaient le chantier - une
sorte d'échafaudage sur lequel on hissait le billot à découper -
avec des petits arbres. Le bois était écorcé. Ils coupaient
également la tête et ils l'amarraient avec de la corde siguine, en
les appuyant sur des arbres plus résistants.
Puis on traçait, à l'aide d'une ficelle passée au
charbon, les repères qui permettaient plus tard de débiter les
planches. Lorsque ce travail préalable de préparation était achevé,
quelqu'un de l'équipe, qu'on appelait le chauffeur, grimpait sur le
billot. Il était placé en haut, à califourchon...