Au terme de son audience devant la Cour d'appel, ce jeudi, Rodrigue Petitot est placé en détention provisoire jusqu'au 21 janvier 2025, date de son procès en lien avec l'intrusion au sein de la résidence préfectorale, le mois dernier.
La décision est tombée à la cour d'appel de Fort-de-France, ce jeudi après-midi. Cette dernière a suivi les réquisitions du ministère public, qui a réclamé le placement en détention provisoire de Rodrigue Petitot, dans le cadre de l'affaire de l'intrusion à la résidence préfectorale, le 11 novembre dernier.
Le leader du mouvement contre la vie chère et président du RPPRAC va donc rester incarcéré au centre pénitentiaire de Ducos jusqu'à son procès, qui doit se dérouler le 21 janvier 2025.
"Le droit n'existe pas en Martinique"
Du côté de ses avocats, c'est l'incompréhension. "Nous attendons le 21 janvier. J'espère que nous avons été entendus, mais nous n'avons pas été suivis. Nous sommes surpris, car juridiquement, nous estimons que Monsieur Petitot devait être libéré, a expliqué Me Bellemare.
Pour Me Germary, cette décision est politique. "Si nous faisons un recours, il ne sera pas examiné avant le 21 janvier. Mais il le faut, car nous ne sommes pas d'accord ni avec la recevabilité ni avec le fond de la décision. Il y a des impératifs politiques aujourd'hui. La France est en plein doute et ce qu'il y a de constant, c'est le colonialisme et sa brutalité."
Me Arneton, pour sa part, indique qu'il s'agit d'une nouvelle décision qui montre que "le droit n'existe pas en Martinique". Il ajoute : "Après les deux audiences de cette semaine, le sujet n'est pas le droit. On fait autre chose en ce moment. Tous ceux qui ont assisté aux audiences ne peuvent qu'être surpris. Nous avons vocation à respecter les décisions lorsqu'elles sont rendues et les critiquer avec mesure. C'est ce que je vais tenter de faire. Néanmoins, c'est quelque peu choquant. La liberté d'expression est bafouée. Il y a un mouvement social qui est né et nous sommes en train d'assister à sa mort chronique, en tranchant la tête de Monsieur Petitot. En aucune façon, à mon sens, il ne s'agit ici d'une décision de justice."