Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué lundi, avec "prudence", des "avancées" pour un accord sur les otages retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas palestinien en octobre 2023, l'une des conditions pour un cessez-le-feu.
Des négociations indirectes la semaine passée au Qatar entre Israël et le Hamas, avec Doha et l'Egypte comme médiateurs, ont ravivé l'espoir d'un accord sur une trêve et une libération des otages à Gaza.
"Tout ce que nous faisons ne peut pas être dévoilé, mais nous agissons pour les ramener à la maison", a déclaré M. Netanyahu lors d'une intervention au Parlement.
"Je voudrais dire avec prudence que des avancées ont été faites et que nous ne nous arrêterons pas tant qu'ils ne seront pas tous rentrés", a ajouté le chef du gouvernement, sans préciser sur quels points les discussions avaient progressé.
Lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, 251 personnes ont été enlevées. Parmi elles, 96 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
Les Houthis dans le viseur
Le Hamas et deux autres groupes palestiniens, le Jihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine, avaient affirmé samedi qu'un accord de cessez-le-feu était "plus proche que jamais".
"La plupart des points concernant le cessez-le-feu et un échange de prisonniers font l'objet d'un accord", avait indiqué à l'AFP un responsable du Hamas, en référence à un échange entre les otages à Gaza et des Palestiniens emprisonnés par Israël.
En dépit d'efforts diplomatiques intenses, aucune trêve n'a pu être conclue entre Israël et le Hamas depuis celle d'une semaine intervenue fin novembre 2023.
Parmi les principaux points de blocage figuraient notamment jusque-là le caractère permanent ou non d'un cessez-le-feu et la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre.
Trois soldats israéliens, deux âgés de 21 ans et un de 22 ans, sont morts au combat lundi dans le nord du territoire palestinien, a annoncé l'armée.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de plus de 1.200 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.
Plus de 45.000 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne en représailles, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.
Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a reconnu lundi que son pays avait tué en juillet à Téhéran le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh.
Il a en outre menacé de décapiter la direction des rebelles yéménites qui ont tiré dans la nuit de vendredi à samedi un missile balistique sur Tel-Aviv, faisant 16 blessés légers.
M. Netanyahu a indiqué plus tôt lundi avoir demandé aux forces armées israéliennes "de détruire les infrastructures" des Houthis.
Depuis le début de la guerre à Gaza, ces rebelles soutenus par l'Iran ont lancé de nombreuses attaques contre Israël, en solidarité avec les Palestiniens.
"Changer radicalement le Moyen-Orient"
M. Netanyahu a par ailleurs indiqué lundi vouloir signer de nouveaux accords de paix avec des pays arabes, comme ceux négociés en 2020 par les Etats-Unis de Donald Trump, qui ont vu Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Maroc et le Soudan établir des liens formels avec Israël.
Washington pousse notamment pour normaliser les relations entre Israël et l'Arabie saoudite.
"Les pays arabes modérés voient Israël comme une puissance régionale et un allié potentiel. J'ai l'intention de tirer pleinement parti de cette opportunité", a avancé M. Netanyahu. "Avec nos amis américains, je compte élargir les accords d'Abraham et ainsi changer encore plus radicalement le Moyen-Orient".
Dans une référence apparente à la Syrie, où une coalition de rebelles menée par des islamistes radicaux a pris le pouvoir le 8 décembre, il a rappelé que son pays ne laisserait pas "des terroristes s'installer aux frontières".
Quelques heures seulement après la chute du président syrien Bachar al-Assad, l'armée israélienne s'est déployée dans une zone tampon séparant les deux pays sur le plateau du Golan.
L'ONU a dénoncé une "violation" d'un accord de désengagement de 1974 entre la Syrie et Israël.
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