Peyi Gwadloup place ses vœux sous le signe de la transparence politique

Il fleure depuis plusieurs mois autour de l'action politique de la Région, un parfum de discorde. Durant l'année, le groupe Peyi Gwadloup n'a manqué aucune occasion d'agiter son éventail pour s'assurer que ces relents désagréables chatouillent le nez collectif et inquiètent les citoyens sur le sens des politiques publiques menées par la collectivité majeure. Il a donc saisi l'opportunité de sa réunion de rentrée pour dresser un bilan, plutôt pessimiste de l'action de la Région tout au long de l'année dernière.

Plus qu'une simple tactique politicienne

Ce vendredi matin, lors de la réunion de sa réunion de rentrée, le groupe a tenu à préciser que cette stratégie ne relevait pas d'une simple opposition de principe, mais découlait des difficultés à établir un dialogue sain avec Ary Chalus.

Bertrand Guillaume, son président, estime que les relations pourraient être tendues mais "constructives" à condition que les questions posées reçoivent des réponses claires et satisfaisantes. "Si nous voulons que les choses avancent, c'est notre rôle de lever le voile sur ce qui ne va pas. Nous déplorons que la collectivité fonctionne dans une complète opacité. Les rapports sont tendus, mais ils pourraient être constructifs. C'est impossible car nous sommes confrontés au style extrêmement désagréable du président de Région qui souvent répond par le mépris. Mais au-delà de la forme, dans le fond, nous n'avons jamais des réponses satisfaisantes, ne serait-ce qu'à titre d'information. Notre rôle est aussi de contrôler les actions de la majorité et nous n'avons jamais les moyens de le faire."

Par ailleurs, certaines données analysées par le groupe nourrissent son inquiétude générale. C'est notamment le cas pour la société publique locale Coeur d'Energies (créée en juin 2022) par laquelle la ville de Baie-Mahault et la Région sont censées mettre en œuvre des politiques publiques liées à l'urbanisme. Selon Sylvie Chammougon-Anno, opposante historique de Ary Chalus dans la ville, son fonctionnement est complètement opaque. "Alors que la ville de Baie-Mahault est majoritaire dans ce véhicule juridique, elle n'est pas à l'origine de ses actions. Ensuite, nous nous sommes rendus compte avec le rapport d'activité que cette SPL est en déficit de 942 000 euros dont 740 000 uniquement en salaires pour un chiffre d'affaire de 42 000 euros. Il y a un problème de transparence et de gros problèmes financiers." Visiblement, si on en croit Mme Chammougon-Anno, le seul client de cette SPL est la Région Guadeloupe.

Pas d'amélioration en vue

Les relations très tendues entre l'opposition et la majorité régionale n'iront peut-être pas vers l'apaisement en 2025. En effet, les deux collaborateurs du groupe que sont le premier secrétaire fédéral du parti socialiste Olivier Nicolas et Audrey Cornélie, ont été remerciés en octobre dernier pour des raisons budgétaires selon les termes du courrier qui leur a été envoyé par la Région. Mais interrogé ensuite par la presse, le président a évoqué des "des gens occupent des postes, ne font pas le travail convenablement et ne font que de la politique."

Une décision très mal comprise par les deux concernés comme l'explique Olivier Nicolas sur son compte "X".

L'affaire sera examinée par le tribunal administratif avec une audience prévue le 23 janvier prochain à 10h.