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Retraites, santé, proportionnelle: ce qu’il faut retenir du discours de Bayrou

14 January 2025
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Une négociation très attendue mais peu d'annonces concrètes: dans sa déclaration de politique générale mardi devant l'Assemblée, le Premier ministre François Bayrou s'est engagé à rouvrir le "chantier" des retraites mais s'est peu avancé sur les autres sujets.

Retraites "en chantier"

Deux ans après la réforme adoptée au forceps par sa prédécesseure Elisabeth Borne, François Bayrou a "choisi de remettre ce sujet en chantier, avec les partenaires sociaux, pour un temps bref".

Dans l'immédiat, le Premier ministre va demander à la Cour des comptes via "une mission flash de quelques semaines" de présenter "l'état actuel et précis du financement du système de retraites".

En parallèle, "une délégation permanente sera créée", a indiqué M. Bayrou, qui "réunira dès vendredi" cette instance. Il "proposera aux représentants de chaque organisation de travailler autour de la même table (...) pendant trois mois, à dater du rapport de la Cour des comptes".

"Nous pouvons, j'en ai la conviction, rechercher une voie de réforme nouvelle, sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l'âge de la retraite", a-t-il assuré, à la seule "condition" de ne pas "dégrader l'équilibre financier" du système de retraites.

"Si au cours de ce conclave" émerge "un accord d'équilibre et de meilleure justice, nous l'adopterons", a-t-il affirmé, fixant comme "échéance" le prochain budget de la Sécurité sociale à l'automne. A défaut, "c'est la réforme actuelle qui continuerait de s'appliquer".

Budget sous pression

M. Bayrou a appelé le Parlement à "adopter sans tarder" les deux budgets de l'État et de la Sécurité sociale, en suspens depuis la censure du gouvernement Barnier début décembre.

"Cette précarité budgétaire, nous la payons tous au prix fort", a souligné le Premier ministre, avant de revoir en baisse la prévision de croissance de l'économie pour 2025, de 1,1% à 0,9% du PIB.

Le déficit public est désormais attendu à 5,4%, contre 5% précédemment, mais toujours avec l'objectif de le ramener en 2029 au maximum de 3% toléré par la Commission européenne.

Pour y parvenir, "des économies importantes seront proposées", a indiqué M. Bayrou, sans plus de précision, avant d'annoncer "la création d'un fonds spécial entièrement dédié à la réforme de l'État" et financé par la vente "d'une partie de ses actifs, en particulier immobiliers".

Rallonge pour la santé

Pas de rabot sur le remboursement des médicaments et des consultations médicales. "La mesure de déremboursement" envisagée par Michel Barnier puis abandonnée sous la pression du RN "ne sera pas reprise", a fait savoir M. Bayrou.

Au contraire, le gouvernement proposera "une hausse notable" des dépenses de santé afin "d'améliorer les conditions de travail des soignants et de protéger les plus fragiles", a ajouté le chef du gouvernement, ouvrant la voie à une progression supérieure aux 2,8% déjà proposés à l'automne.

Le Premier ministre a confirmé au passage "le remboursement intégral des fauteuils roulants dès 2025", promesse formulée par Emmanuel Macron il y a bientôt deux ans.

- Proportionnelle et cumul - 

M. Bayrou a remis sur la table un sujet qui lui tient à coeur en proposant "d'avancer sur la réforme du mode de scrutin" aux élections législatives, avec "l'adoption du principe proportionnel pour la représentation du peuple" tout en restant "enraciné dans les territoires".

Cette réforme "nous obligera à reposer en même temps la question de l'exercice simultané d'une responsabilité locale et nationale", a-t-il poursuivi, reprenant à son compte la position du président du Sénat, Gérard Larcher, en faveur d'un retour du cumul des mandats.

Le Premier ministre a également relancé une autre de ses idées: celle d'une "banque de la démocratie" pour que les partis politiques puissent se financer auprès d'"organismes publics" et "ne dépendent plus de choix de banques privées".

Collectivités ménagées

Soucieux d'accorder "une place centrale" aux collectivités locales, M. Bayrou a confirmé que l'effort qui leur sera demandé dans le budget 2025 sera ramené de "5 à 2,2 milliards d'euros".

Sur le cas spécifique de la Corse, le Premier ministre a également promis de "respecter" le calendrier "pour aboutir à une évolution constitutionnelle fin 2025". 

De même pour la Nouvelle-Calédonie, il a souhaité "que le processus politique reprenne avec des négociations qui devront aboutir à la fin de ce trimestre" et annoncé qu'il "invitera en janvier les forces politiques à venir à Paris pour ouvrir ces négociations".

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