Ce que l’on sait sur la collision entre un pétrolier et un cargo en mer du Nord


Voilà ce que l'on sait sur la collision entre un pétrolier et un porte-conteneurs au large de l'Angleterre, en mer du Nord, qui a entraîné de multiples explosions suivies d'un gigantesque incendie et d'une fuite de kérosène, faisant redouter des dégâts sur l'environnement.
- Pétrolier à l'ancre au large
Le pétrolier Stena Immaculate, qui transportait du kérosène pour l'armée américaine, était lundi à l'ancre à plus de 20 km au large de la ville de Hull (est de l'Angleterre) quand il a été percuté en plein jour par le porte-conteneurs Solong, selon Crowley, l'opérateur américain du Stena Immaculate. L'alerte a été déclenchée à 09H48 GMT.
Le Solong "a surgi de nulle part", a raconté un membre d'équipage du pétrolier à la BBC.
Il n'y a "pas de raison de penser pour l'instant qu'il s'agit d'un acte criminel", a déclaré mardi le porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer.
Le Solong, battant pavillon portugais, ne transportait pas de cyanure de sodium, un gaz inflammable et toxique au contact de l'eau, a indiqué mardi son propriétaire allemand Ernst Russ, contredisant de précédentes informations. Sans préciser ce qu'il transportait, il a expliqué la confusion par "quatre conteneurs vides ayant précédemment contenu le produit chimique dangereux".
Le Solong a dérivé vers le sud depuis la collision selon les garde-côtes anglais, qui ont établi un périmètre de sécurité d'un rayon d'un kilomètre autour des deux navires.
- Incendies toujours en cours, un mort
Les incendies provoqués par la collision étaient toujours en cours mardi, mais celui du Stena Immaculate a beaucoup baissé d'intensité, selon les garde-côtes.
Trente-six membres d'équipage des deux bateaux avaient pu rejoindre la terre lundi sains et saufs. Un membre d'équipage du Solong, porté disparu, est présumé mort, a annoncé mardi Mike Kane, secrétaire d'Etat chargé du Transport maritime.
- Fuite de kérosène
Le pétrolier de 183 mètres, appartenant à la société suédoise Stena Bulk et temporairement affrété par le Military Sealift Command, branche de l'armée américaine, transportait 220.000 barils de kérosène dont une partie s'est déversée dans la mer après la collision.
Le pétrolier était parti le 27 février d'Agio Theodoroi, en Grèce, à destination de Killinghome, dans le nord de l'Angleterre, selon Vessel Finder.
Le Solong, long de 140 mètres, était lui parti de Grangemouth (Ecosse) pour se rendre à Rotterdam, aux Pays-Bas.
- Risques de pollution
"Aucun signe de pollution provenant des navires n'a été observé pour l'instant", a indiqué mardi à la mi-journée le secrétaire d'Etat britannique Mike Kane.
Auparavant, l'ONG Greenpeace s'était dite "extrêmement préoccupée" par les "multiples risques toxiques" pour la vie marine.
"Le kérosène qui a pénétré dans l'eau à proximité d'une zone de reproduction des marsouins est toxique pour les poissons et autres créatures marines", a déclaré Paul Johnston, scientifique aux laboratoires de recherche de Greenpeace à l'université d'Exeter.
Les garde-côtes, de leur côté, ont lancé une "évaluation" pour décider des "mesures de lutte contre la pollution probablement nécessaires" après la collision.
Ivan Vince, directeur du cabinet ASK Consultants, spécialisé en sécurité des risques environnementaux, rappelle que le kérosène "n'est pas persistant" dans l'environnement. "L'essentiel va s'évaporer rapidement et ce qui ne s'évapore pas sera dégradé assez rapidement par les micro-organismes" marins.
- Des précédents
Plusieurs collisions ont été rapportées ces dix dernières années en mer du Nord.
Il y a deux ans, deux cargos s'étaient percutés au large de l'archipel allemand de Heligoland. Trois personnes avaient été tuées et deux autres avaient disparu en mer.
En 2015, le Flinterstar, un cargo transportant plus de 500 tonnes de produits pétroliers, avait coulé après une collision avec un tanker à huit kilomètres au large du littoral belge.
Selon David McFarlane, du Maritime Risk and Safety Consultancy, il y a entre 200 et 300 collisions de navires dans le monde chaque année, mais la plupart d'entre elles ne sont qu'un "léger choc" dans un port.
- Recherche des enregistreurs vidéo
Quand les incendies seront éteints, les enquêteurs rechercheront les enregistreurs de données vidéo des deux navires, l'équivalent des "boîtes noires" des avions. Ils devraient contenir des informations provenant des radars des navires ainsi que des enregistrements vocaux des équipes.
Selon M. McFarlane, ces enregistrements aideront notamment les enquêteurs à déterminer s'il y a eu communication entre les deux navires.
burs-bd-cla/mg

• Paul ELLIS

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