

Un passeur de drogue venu de l'Hexagone avait été interpellé il y a trois ans à l'embarquement en Guadeloupe. Dans deux pots d'échappement avaient été mis à jour 4 kilos de cocaïne. Il a été condamné à 7 mois d'emprisonnement couvert par le temps de sa détention provisoire à l'époque.
Deux pots d'échappements. La cachette peut sembler originale pour dissimuler de la cocaïne en quantité importante et l'embarquer sur un vol transatlantique vers Paris. Seul souci, quel est l'intérêt d'acheter ces pièces de voiture en Guadeloupe pour les acheminer vers la capitale alors que c'est de là qu'elles proviennent et qu'elles y sont moins chères. C'est certainement le raisonnement des douaniers de l'aéroport jadis baptisé Pôle Caraïbes, aujourd'hui Maryse Condé, lorsqu'ils découvraient 4 kilos de poudre blanche, thermo-soudés à l'intérieur des tuyaux. Une fois arrivée dans la capitale, cette cargaison illicite était censée repartir par avion vers l'île de la Réunion dans l'Océan Indien.
Une marchandise illicite destinée à la Réunion
L'instruction qui s'ouvrait était essentiellement basée sur des échanges Snapchat et permettait de remonter et d'identifier le commanditaire, à savoir John Casi, 35 ans, déjà condamné à 12 reprises, essentiellement pour trafic de stupéfiants, qui sera poursuivi ultérieurement. Le passeur, Réda Chader, 24 ans, qui a reconnu l'ensemble des faits, avait tout de même tenter de minimiser son rôle en indiquant qu'il savait qu'il s'agissait de poudre blanche, mais qu'il ne s'attendait pas à un tel volume. À l'audience, la représentante des douanes souligne que « le détenteur de la marchandise de fraude est responsable en matière douanière. Il l'a fait en toute connaissance de cause, en échange de 2 000 euros. Si la marchandise était arrivée à destination dans l'Océan Indien, la marchandise prohibée aurait rapporté 240 000 euros au commanditaire ».
Réquisitions et argumentaire de la défense suivis
Dans ses réquisitions, le procureur Etienne Moreau souligne « l'intérêt de la procédure, qui a permis d'identifier celui qui a commandité ce transport, et qui sera jugé après. Malgré ces enquêtes qui se multiplient, la justice ne parvient pas à juguler le phénomène. L'autre élément est le pragmatisme, car le dossier arrive trois ans après les faits et à la suite d'une longue instruction, où le prévenu a passé 8 mois en détention provisoire ». Une peine de dix-huit mois d'emprisonnement dont onze mois avec sursis était ainsi demandé. L'avocate du prévenu, Maître Margaux Van Der Have du barreau de Paris remet en balance « la longue instruction qui aurait dû permettre de plus larges interpellations, vis-à-vis d'autres intervenants de ce dossier de trafic de stupéfiants. Où finalement seul le commanditaire a pu être identifié. D'ailleurs, là encore, seule une perquisition menée chez ce dernier a conduit à des résultats probants. Et pas celle chez mon client. Comment pouvez-vous douter qu'il ait eu l'impression de transporter uniquement 400 grammes de drogue au lieu des 4 kilos découverts ? C'est pourtant sa parole qui doit l'emporter. J'admets cependant que la peine mixte requise est certainement la plus adaptée. Quant à l'amende douanière demandée, il faut rester sur des référencements de comparutions immédiates », plaide-t-elle. Après en avoir délibéré, les trois juges ont suivi les réquisitions en prononçant une peine de dix-huit mois d'emprisonnement dont onze avec sursis. Soit sept mois ferme couverts par la durée de la détention provisoire que le prévenu avait eu à subir. Et ils ont également entendu les arguments de la défense par rapport à l'amende douanière, puisqu'ils l'ont fixée à 30 000 euros, soit la moitié de ce qu'en avait réclamé l'administration des douanes.
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