Législatives 2024 : que contient le programme de Ensemble ?

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Le premier ministre, Gabriel Attal, a enfin dévoilé le programme du camp présidentiel pour les élections législatives anticipées, ce jeudi dans la soirée. L’alliance de Renaissance et du Modem, réunie sous le nom ” Ensemble pour la République “, part en campagne sans le parti Horizons d’Edouard Philippe, qui fait cavalier seul.

Dix jours après la dissolution de l’Assemblée nationale, ” Ensemble pour la République ” dévoile un programme, floqué de la tête de Gabriel Attal en page de garde, qui entend garder le cap de la politique menée par Emmanuel Macron depuis 2017.

En toute logique, les mesures économiques occupent la première place dans l’ensemble de mesures proposées par Renaissance et le Modem. Il s’agit principalement de mesures incitatives, dans la continuité de la théorie du ruissellement défendue par le chef de l’État depuis son entrée en politique. La première proposition du programme défend une réforme des ” aides aux entreprises ” et de la ” prime d’activité “, pour encourager ” les entreprises à augmenter leurs salariés “. Les retraites doivent également être revalorisées ” pour suivre l’inflation “.

Des mesures qui existent déjà

L’accès à la santé se situe en deuxième position du programme des fidèles d’Emmanuel Macron. Sont proposés notamment de ” doubler le nombre de médecins en formation chaque année grâce à la suppression du numerus clausus ” et la création d’une ” offre de mutuelle publique à 1 € par jour, [qui] prendra la forme d’un élargissement de la complémentaire santé solidaire “.

Le premier projet était déjà présent dans le programme présidentiel de 2017 et a été en partie mis en place en 2021. Le second est déjà possible en partie via justement la complémentaire santé solidaire, pour une somme actuellement inférieure à celle évoquée par le premier ministre. Il faudra donc attendre plus de détails pour comprendre l’apport possible de ces propositions.

Viennent ensuite plusieurs actions en faveur du logement. Sur ce volet,  le parti présidentiel assume sa volonté, affichée par ailleurs par Gabriel Attal, de s’adresser aux ” classes moyennes “, avec des mesures à destination des propriétaires ou des accédants à la propriété. Il s’agit ainsi de permettre à ” 1 million de jeunes d’accéder à la propriété en les exonérant de frais de notaires pour l’achat d’un logement jusqu’à 250 000 € “, mais également des aides à la rénovation énergétique des logements, pour les propriétaires. Enfin, pour les locataires, ” la garantie de loyers ” doit être étendue.

La rubrique ” travail et mérite ” vient ensuite. Elle aborde étonnement peu les questions d’emploi ou de travail proprement dit, pour se concentrer sur un engagement à ne pas augmenter les impôts, sur la ” simplification administrative ” pour les petites et moyennes entreprises et sur une suppression partielle de l’impôt sur les successions et donations, qui ne sera pas appliquée en dessous de 150 000 euros par enfant ou 100 000 euros par petit-enfant. Les investissements existants dans la recherche et les technologies, déjà mis en place depuis 2021 et la loi de programmation de la recherche seront également maintenus.

 La jeunesse au pas

Dans son volet consacré à la jeunesse, le programme dévoilé reste également fidèle à l’action passée du président de la République, avec une généralisation du service national universel, le service militaire jeunesse en test depuis 2021. Celui-ci deviendrait obligatoire d’ici 2026 ”  pour chaque jeune de 16 ans ou en classe de seconde “. 

” L’excuse de minorité pour les jeunes délinquants ” doit être ” revue “, via un projet de loi ” dès l’été ” pour ” mettre en œuvre le principe de sanction immédiate avec comparution immédiate “. Une mesure qui rappelle, en l’attente de précisions sur sa mise en œuvre, les ” peines-planchers ” voulues par Nicolas Sarkozy en 2008.

Enfin, le mouvement présidentiel prévoit l’interdiction des réseaux sociaux ” avant 15 ans “.

Par ailleurs, la place des français musulmans dans l’espace public est à nouveau remise en cause par la mesure suivante, qui entend, ” après l’interdiction de l’abaya à l’école, [se battre] pour la laïcité dans tous nos services publics “. Puisque les ” signes religieux ostentatoires ” y sont déjà interdits par la loi de 2004 et ses suivantes, on peut supposer qu’il s’agit d’interdire la présence d’usagers voilés ou arborant des signes religieux au sein de ces services publics, en l’attente là aussi de précisions. 

Territoires, international, environnement : garder le cap

Les trois derniers volets du plan dévoilé ce jeudi pour les législatives 2024 sont aussi les plus courts. Il s’agit de ” continuer à soutenir les collectivités locales et les élus “, de ne ” pas baisser ” leurs dotations de fonctionnement ; de poursuivre la baisse des émissions de gaz à effet de serre et de lancer 14 nouveaux chantiers nucléaires, dans la lignée de la loi sur le nucléaire de 2023 ; de rester dans l’Otan et – seule mesure réellement nouvelle – de doubler ” d’ici 2030 le budget militaire de la nation “.