Le 100% contrôle affiche un bilan relativement positif

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En mars dernier, le dispositif 100% contrôle permettant d’appréhender de potentielles mules a été mis en place dans les aéroports des départements français d’amérique. Jusqu’à présent, sur certains aspects, on peut déjà tirer un bilan positif.

En Guadeloupe, depuis le mois de mars 2024, 88 individus répondant au profil des mules impliquées dans le trafic de drogue entre la zone amérique et l’Europe sont restées bloquées dans le filet de sécurité du dispositif 100% contrôle. À ce jour, c’est moins que la Martinique et beaucoup moins que la Guyane, département encore très impacté par ce phénomène. Selon nos informations, ces suspects sont, pour la plupart, originaires du Nigéria et du Brésil. Cependant, ce ne sont pas des migrants, ils disposent en général d’un titre de séjour européen (Portugal, Espagne) parfaitement en règle. 

Une coopération renforcée entre les services

Pour mettre le doigt sur les mules potentielles, les services de direction territoriale de la Police Nationale et les agents de la police aux frontières (PAF) travaillent de concert avec les compagnies et le personnel des aéroports. Grâce à une liste de passagers, la douane effectue un premier ciblage qu’elle envoie aux fonctionnaires de police.

Ils prennent le relais et appréhendent les passagers identifiés. Ils subiront ensuite un interrogatoire, qui, s’il est non-concluant se solde par une interdiction de voyager d’une durée de 10 jours. Ce document est en fait un arrêté pris par le préfet de Guadeloupe. Si le voyageur sous le coup de cet arrêté se représente une fois le délai de l’interdiction écoulé, il est de nouveau signalé aux douanes locales.

Redoubler d’astuces

Le 100% contrôle n’est pas uniquement déployé dans les DFA. Les aéroports parisiens aussi délivrent des refus de voyager pour certains profils. Toutefois, les trafiquants potentiels trouvent toujours de nouvelles routes à exploiter pour tenter de passer outre les mailles du filet. Dans cette optique, une attention particulière est désormais accordée aux aéroports saint-martinois qui semblent être devenu des “routing” de délestage. Si le bilan de la coopération est positif, le 100% contrôle ne parvient pas encore a remplir sa mission de dissuasion. Un constat encore plus prégnant à l’observation du cas de la Guyane.