La légende du compas André « Dadou » Pasquet est décédée

André Pasquet, plus connu sous le nom de Dadou, s'est éteint des suites d'une longue maladie ce samedi (22 novembre), entouré de sa famille, selon l'annonce communiquée par ses proches sur les réseaux sociaux.

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Né dans une famille profondément enracinée dans la musique haïtienne, il a très tôt développé un don pour les instruments, encouragé par des oncles musiciens. Lorsqu'il intègre Tabou Combo au début des années 1970, il se révèle comme guitariste et chanteur talentueux, contribuant à l'essor de ce groupe emblématique du compas. 

Un maestro de la guitare compas 

En 1976, il fonde avec son frère Claude " Tico " Pasquet le Magnum Band, un ensemble qui deviendra une institution du kompa haïtien. Leur slogan, " La seule différence ", reflète une vision : une musique enracinée dans la tradition mais ouverte aux influences de jazz, blues, reggae et funk. 

Au fil des décennies, Dadou Pasquet a su marier virtuosité, finesse d'arrangements et émotion : ses guitares cristallines, son sens de l'harmonie et sa capacité à composer des mélodies mémorables ont marqué plusieurs générations. Des morceaux comme Experience, Jehovah ou Sé Vérité ont traversé les frontières, et sa reprise de Confians Prié (de Mino Cinélu) témoigne de sa culture musicale métissée.

Un héritage artistique et culturel indélébile

La disparition de Dadou est perçue comme un tournant majeur dans l'histoire musicale d'Haïti. Sa famille, tout en exprimant sa douleur, rappelle que l'artiste a toujours incarné l'humilité malgré son immense talent. Les hommages lui rendent tous justice : pour beaucoup, il était non seulement un instrumentiste hors pair, mais aussi un mentor, un modèle de rigueur artistique et de passion pour la musique. 

Au-delà de sa carrière, Dadou laisse un héritage culturel vivant. Le Magnum Band, qui a contribué à populariser le compas moderne à travers le monde, est l'un de ses plus beaux legs. Sa façon d'innover, de toujours chercher de nouvelles sonorités tout en respectant ses racines, continuera d'inspirer musiciens et auditeurs.

Alors que sa mémoire est désormais célébrée, la famille invite le public à honorer sa vie en continuant à partager sa musique : " jwe mizik lan ", disent-ils, comme un appel éternel à la célébration de l'art qu'il aimait tant. 

Le monde de la musique a perdu une légende, Haïti perd un grand fils, mais les notes de Dadou Pasquet restent gravées à jamais.

Une vague d'hommages à travers la diaspora

À l'annonce de sa disparition, une pluie d'hommages a déferlé sur les réseaux sociaux, tant en Haïti que dans la vaste diaspora caribéenne. Fans, artistes et personnalités culturelles ont salué un " pionnier ", un " maestro " et un " bâtisseur " du compas. Beaucoup ont souligné l'influence profonde de son jeu de guitare sur plusieurs générations de musiciens, rappelant que nombre d'entre eux ont appris à jouer en déchiffrant ses lignes mélodiques devenues emblématiques.