En amont du débat sur le foncier organisé à l’Assemblée nationale, Jean-Victor Castor a interpellé, mardi 25 novembre, le ministre délégué chargé de l’industrie Sébastien Martin au sujet de « l’effondrement économique et social que subit aujourd’hui la Guyane » et notamment sur la situation alarmante des entreprises guyanaises.
Le député GDR de la 1ere circonscription a choisi le format des questions orales sans débat (un échange direct de 6 minutes entre un député et un ministre) pour mettre en lumière les difficultés économiques du territoire qui se posent notamment pour les entreprises locales.
Face à une « crise économique et sociale structurelle, profonde, qui engendre chaque jour davantage de précarité, de colère et d’abandon », Jean-Victor Castor a évoqué la question de la pauvreté, alors qu’un Guyanais sur deux vit sous le seuil de pauvreté, du chômage chez les jeunes, du coût de la vie et des entreprises en difficulté. « Ce tableau n’est pas celui d’une région périphérique que l’on accompagne gentiment. C’est celui d’un pays qui, par manque de réponses adaptées à ses réalités, voit son faible tissu économique s’asphyxier et les activités illicites se substituer aux activités légales » a-t-il indiqué.
Le député a adressé trois questions au ministre : « Quand mettrez-vous en place une cellule de crise réunissant les partenaires institutionnels des entreprises […] afin de prendre dans l’urgence des mesures immédiates pour enrayer l’effondrement du tissu économique et particulièrement des entreprises locales ? Quand romprez-vous avec les doctrines et logiques mortifères d’économie de comptoir dont souffre depuis des années la Guyane ? Quand déciderez vous de doter la Guyane d’un statut dérogatoire du droit commun plus adapté à ses réalités en donnant la priorité aux entreprises locales et en les protégeant en sortant de l’absurdité du principe de l’identité législative ? »
Sébastien Martin, le ministre délégué chargé de l’industrie qui a répondu au député Castor, s’est dit « pleinement conscient des enjeux de l’économie guyanaise » et persuadé que « c’est en associant les forces vives que nous pouvons donner des perspectives à la Guyane ». Bottant en touche sur la mise en place d’une cellule de crise, Sébastien Martin a souligné les « potentialités » sur lesquelles agir comme la jeunesse, les ressources naturelles, le développement des énergies renouvelables ou l’intégration régionale.
Les questions orales sans débat ne font l’objet d’aucun vote. Elles permettent aux parlementaires de mettre en avant un sujet et d’obtenir une réponse directement de la part d’un ministre.
Selon les derniers chiffres de l’INSEE, le nombre de créations d’entreprises en Guyane ne faiblit pas d’année en année. Toutefois, selon l’IEDOM, les défaillances d’entreprises se sont accélérées au 2eme trimestre 2025 avec de nombreuses procédures notamment dans le secteur du BTP. « La progression est ainsi beaucoup plus rapide que dans tous les autres départements d’outre-mer », note l’institut.
Pour revoir l’intervention du député Jean-Victor Castor :
