Une affaire de harcèlement sexuel et moral en milieu hospitalier enfin jugée !
Renvoyée à deux reprises, en mai puis en septembre dernier, cette affaire collective de harcèlement moral et sexuel présumé au sein du centre hospitalier de Capesterre Belle-Eau sera étudiée à compter de cet après-midi et jusqu'à demain, devant le tribunal correctionnel de Basse-Terre.
Un ancien cadre de santé, JC.M., âgé de 62 ans et un ancien infirmier libéral, E. B., âgé de 50 ans, se retrouveront dès cet après-midi à 14 heures sur le banc des prévenus du tribunal correctionnel de Basse-Terre. Face à treize victimes qui se sont constituées parties civiles. Les témoignages décrivent un climat délétère, constitué par des remarques déplacées, des surnoms infantilisants comme "bébé", des propositions de massages, des rumeurs humiliantes, et des violences verbales. Et même du chantage à l'emploi en échange de faveurs sexuelles. L'un est mis en cause par six plaignantes, l'autre par sept. L'affaire, qualifiée d'exceptionnelle par le parquet, met en lumière un système de domination au sein de l'établissement. Les deux prévenus restent placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de contact avec les victimes et de se rendre dans l'hôpital concerné.
"Dossier symbolique du harcèlement institutionnalisé"
Les faits présumés se seraient déroulés de 2017 à 2024. Les deux hommes sont poursuivis, l'un par six femmes, l'autre par sept femmes, soit treize victimes au total : des aides-soignantes, des infirmières, des stagiaires. Des salariées de l'établissement hospitalier public qui dénoncent des faits répétés de harcèlement moral, évoquant humiliations, propos dégradants et sollicitations inappropriées. Des accusations jugées "très sérieuses" par l'une des avocates de la partie civile, Maître Sarah Aristide, qui parle d'un "dossier symbolique du harcèlement institutionnalisé dans certains environnements professionnels". Face à ces éléments, Maître Robert Valerius, conseil du mis en cause, a fait appel, appelant à une relecture minutieuse du dossier : "Tous les éléments de l'enquête doivent être examinés avec rigueur", avait-il déclaré sur Guadeloupe 1ère lors du second renvoi. L'affaire, sensible à plus d'un titre, est donc enfin réexaminée dès cet après-midi. Elle interroge sur les dysfonctionnements internes dans certaines structures publiques et les mécanismes de protection des agents confrontés à des comportements abusifs.
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