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Haïti : 18 pays s’engagent pour une nouvelle force anti-gangs de 5 500 hommes

13 December 2025
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Face à l'emprise des gangs qui plongent Haïti dans la terreur, une coalition internationale se dessine. Le secrétaire général de l'OEA, Albert Ramdin, a annoncé ce vendredi que 18 pays ont accepté de fournir des forces de sécurité pour une nouvelle mission.

Le constat est sans appel. À l'issue d'une visite cette semaine en Haïti, le secrétaire général de l'Organisation des États Américains (OEA), Albert Ramdin, a décrit une situation "grave". Dans un pays privé d'élections depuis neuf ans et dirigé par des autorités de transition, les gangs multiplient meurtres, viols, pillages et enlèvements. Pour y répondre, une nouvelle force multinationale est en cours de constitution. Dix-huit pays se sont dits prêts à y participer, selon l'annonce faite vendredi par Albert Ramdin, qui insiste sur la complexité de mettre au point des "règulations" communes à tous les contributeurs.

Le format de cette nouvelle intervention est désormais cadré. La future force de sécurité, qui remplacera la mission de l'ONU actuelle, sera composée de 5 500 soldats, comme confirmé par le chef de l'OEA. Son déploiement se fera par étapes. Un premier contingent d'un millier d'agents pourrait arriver sur le terrain dès janvier 2026, "si tout va bien". L'objectif est d'atteindre la moitié des effectifs (2 750 hommes) d'ici au 1er avril 2026, date à laquelle le nouveau bureau de coordination des Nations unies sera officiellement créé.

Une force diversifiée, avec un rôle clé pour l'Afrique et l'Asie

La géographie de cette coalition est inédite. Elle ne se limite pas aux nations américaines. Selon Albert Ramdin, des pays africains seront "particulièrement investis", aux côtés de contributeurs asiatiques comme le Sri Lanka et le Bangladesh. Certains pays d'Amérique latine ont également manifesté leur intérêt. Cette diversité illustre la dimension internationale de la crise haïtienne et la recherche d'une solution collective, loin du traditionnel leadership exclusif des États-Unis.

Cet engagement massif intervient dans un contexte où les efforts précédents ont peu fait reculer l'insécurité. Le Kenya, fer de lance de la mission actuelle, a déployé lundi une centaine de policiers supplémentaires, portant son contingent à environ 600 hommes. Mais les résultats de cette présence internationale restent "très mitigés", selon les propres termes utilisés pour décrire la situation. La nouvelle force, plus importante et structurée, hérite donc d'un défi colossal : reprendre le contrôle de territoires aux gangs et créer les conditions sécuritaires minimales pour la tenue d'élections législatives et présidentielle annoncées pour l'été 2026. La route vers la stabilisation d'Haïti s'annonce encore longue et périlleuse.