Agression armée à Basse-Terre : deux jeunes pris pour cible lors d’une violente attaque

Dimanche dernier (14 décembre), en fin d'après-midi, Angèle*, 20 ans, et son ami Mickaël*, 23 ans, circulaient sur l'avenue François-Mitterrand à Basse-Terre, après avoir vu un match de volley-ball au Gymnase Didier Dinart de Rivières-des-Pères. Les deux jeunes étaient sortis quelques instants pour aller chercher de quoi manger avant de rentrer, lorsqu'ils ont été pris en chasse par un autre véhicule sur un tronçon d'environ 400 mètres.

Selon les témoignages recueillis, la voiture des victimes a été suivie de très près avant que des tirs ne soient effectués par l'arrière. La vitre arrière du véhicule de location a été la première touchée, avant que le conducteur ne soit directement visé. Une escalade de violence inhabituelle, d'autant plus marquante que, selon les premières observations des forces de l'ordre, les agressions de ce type prenaient jusque-là la forme d'intimidations, sans visée directe sur les personnes.

Le pire a été évité

Face à la situation, le conducteur a eu un réflexe décisif. Il a immédiatement demandé à Angèle de se coucher et a reculé son siège afin de la protéger d'éventuels impacts. Gardant le contrôle malgré la panique, il a effectué plusieurs manœuvres pour éviter les tirs, tout en tentant de s'éloigner de leurs agresseurs.

La course-poursuite, qui a duré près d'une minute, s'est achevée lorsqu'il est parvenu à se réfugier dans une station-service à Basse-Terre. Par chance, deux policiers en civil, non en service, se trouvaient sur place et ont pu prendre en charge immédiatement les victimes. Le véhicule suspect, quant à lui, a pris la fuite.

Angèle, en état de choc intense, a été transportée au Centre hospitalier de Basse-Terre (CHBT), tandis que Mickaël s'est rendu au commissariat pour déposer plainte. Les deux jeunes ont livré leurs dépositions aux enquêteurs, qui ont ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances exactes de cette attaque armée.

Un traumatisme lourd et un rapatriement anticipé

Présente en Guadeloupe dans le cadre d'un stage de deux mois, Angèle devait initialement rentrer en France hexagonale la semaine suivante. Toutefois, après une expertise réalisée par une psychologue, la décision a été prise de la rapatrier sans attendre, son état psychologique ne lui permettant pas de poursuivre son séjour. Un suivi psychologique a débuté dès ce jeudi 18 décembre, un rapport devant être transmis aux services de police pour compléter le dossier.

L'agression, largement relayée sur les réseaux sociaux, a suscité une vive émotion. Pour les enquêteurs, il s'agit d'un fait inédit par son niveau de violence, notamment envers de jeunes occupants d'un véhicule de location. Les investigations se poursuivent afin d'identifier les auteurs et de faire toute la lumière sur cet acte qui a profondément marqué les victimes.

*Les prénoms des victimes ont été modifiés