Fonction publique : l’alignement des plus bas salaires sur le SMIC au 1er janvier 2026
La revalorisation du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) au 1er janvier 2026 entraîne, une fois encore, un ajustement automatique pour une partie des agents publics. Afin d'éviter toute rémunération inférieure au seuil légal, le gouvernement a opté pour un mécanisme indemnitaire ciblé, sans modifier le traitement indiciaire de base.
Un SMIC en hausse, un décalage automatique pour la fonction publique
Le décret publié le 17 décembre 2025 acte une hausse du SMIC de 1,18 %. À compter du 1er janvier 2026, le salaire minimum horaire brut passera ainsi de 11,88 euros à 12,02 euros. Sur la base de 35 heures hebdomadaires, cela représente une rémunération mensuelle brute de 1 823,03 euros. Cette revalorisation vise avant tout à préserver le pouvoir d'achat des salariés les plus modestes, dans un contexte économique encore marqué par les tensions inflationnistes.
Le dispositif prévoit par ailleurs qu'en cas d'inflation supérieure à 2 % en cours d'année 2026, une hausse anticipée pourrait être déclenchée sans attendre l'année suivante. Dans la fonction publique, cette évolution crée mécaniquement un écart. Le traitement minimum indiciaire, fixé à l'indice majoré 366, s'élève actuellement à 1 801,74 euros bruts mensuels pour un agent à temps complet. À compter du 1er janvier, ce montant se situerait donc en dessous du nouveau SMIC, une situation juridiquement impossible pour l'État employeur.
Une indemnité différentielle plutôt qu'une revalorisation des grilles
Pour corriger cet écart, l'exécutif a choisi de recourir, comme les années précédentes, à une " indemnité différentielle ". Le traitement minimum indiciaire ne sera pas relevé en tant que tel : une prime viendra compléter la rémunération afin d'atteindre le niveau du SMIC. Le montant de cette indemnité s'élèvera à 21,23 euros bruts mensuels.
Selon le ministère chargé des comptes publics, cette mesure concernera environ 356 000 agents publics sur les 5,8 millions que compte l'ensemble de la fonction publique. Elle touche principalement les agents situés aux premiers échelons des grilles indiciaires, dont la rémunération est la plus proche du salaire minimum. Ce choix permet à l'État de respecter ses obligations légales tout en évitant une revalorisation générale des grilles, qui aurait un impact budgétaire beaucoup plus large et des effets en chaîne sur l'ensemble des carrières.
Si l'ajustement est techniquement efficace, il n'en demeure pas moins critiqué. Les organisations syndicales dénoncent le recours répété à une solution provisoire qui ne traite pas le décrochage structurel des bas salaires. L'indemnité différentielle n'étant pas intégrée au traitement indiciaire, elle n'améliore ni la progression de carrière ni, pleinement, les droits à la retraite. À court terme, l'alignement sur le SMIC évite une impasse juridique. À moyen terme, il remet en lumière la question récurrente de la revalorisation structurelle des grilles de la fonction publique, régulièrement rattrapées par le salaire minimum sans jamais réellement le distancer.
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