INTERVIEW. La veille de Noël, via les réseaux sociaux, l'historienne Marie-Héléna Laumuno invitait à réfléchir à l'histoire, aux usages et impensés politiques du Chanté Nwèl. L'idée : revenir sur une tradition largement déconnectée de ses origines coloniales.
Vous avez récemment ouvert une réflexion
critique sur le Chanté Nwèl. D'où est venue cette initiative ?
Je me rends compte que le Chanté Nwèl, tel
qu'il existait à l'origine, n'existe plus. Je me suis demandé
comment il était arrivé en Guadeloupe, comment les Guadeloupéens se
le sont approprié, et surtout pourquoi cette pratique s'est
installée aussi profondément. En travaillant sur ses origines, j'ai
compris que tout s'est accéléré après l'abolition de l'esclavage en
1848.
Quel rôle ont joué l'État et l'Église à ce
moment-là ?
Au moment de la préparation de l'abolition,
l'Église a estimé qu'il fallait préparer les travailleurs serviles
à devenir des travailleurs libres chrétiens. Il ne fallait pas les
perdre. L'État a donc mis en place une politique religieuse
massive, avec des financements et du personnel. Après l'abolition,
cette...
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