Birmanie: le parti pro-militaire revendique la victoire après la première phase des législatives
Le principal parti pro-militaire en Birmanie a revendiqué lundi une victoire écrasante après la première phase des élections législatives organisées par la junte, a déclaré à l'AFP un de ses responsables.
"Nous avons remporté 82 sièges à la chambre basse dans les circonscriptions où le dépouillement est terminé, sur un total de 102", a affirmé ce cadre du Parti de l'union, de la solidarité et du développement (USDP), sous couvert de l'anonymat, n'étant pas autorisé à divulguer officiellement les résultats.
Le parti a remporté les huit circonscriptions de la capitale Naypyidaw, a-t-il ajouté.
Les résultats de la première phase du scrutin, organisée dimanche dans une partie seulement des circonscriptions, n'ont pas encore été communiqués par la commission électorale birmane. Deux autres phases sont prévues les 11 et 25 janvier.
Après avoir pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat en 2021, la junte présente ces élections législatives comme un retour à la démocratie, mais de nombreux pays et observateurs internationaux dénoncent une manœuvre destinée à pérenniser le régime.
De nombreux analystes décrivent le parti pro-militaire comme un relais civil de l'armée, affirmant que d'anciens officiers occupent des postes de direction clés.
"Il est logique que l'USDP domine", a déclaré Morgan Michaels, chercheur à l'International Institute for Strategic Studies, selon qui "l'élection n'est pas crédible".
"pas confiance"
"Elle était truquée à l'avance: certains partis sont interdits, certaines personnes sont empêchées de voter, ou subissent des menaces pour voter d'une certaine manière", a-t-il indiqué à l'AFP.
Vainqueur face à l'USDP lors du dernier scrutin en 2020, le parti d'Aung San Suu Kyi, dissous par l'armée après le coup d'Etat, ne figurait pas sur les bulletins de vote et la prix Nobel de la paix est emprisonnée depuis le putsch militaire, qui a déclenché une guerre civile.
"Mon avis sur cette élection est clair: je n'y fais absolument pas confiance", a réagi lundi Min Khant, un habitant de Rangoun, la plus grande ville du pays. "Nous vivons sous une dictature", a ajouté ce jeune homme de 28 ans.
"Même s'ils organisent des élections, je ne pense pas qu'il en sortira quoi que ce soit de bon, parce qu'ils mentent toujours", a-t-il poursuivi.
Le chef de la junte Min Aung Hlaing a affirmé dimanche que l'élection était "libre et équitable" après avoir voté à Naypyidaw. "Elle est organisée par l'armée, nous ne pouvons pas laisser ternir notre nom", a-t-il lancé.
La première phase du scrutin, la plus importante des trois, devait se tenir dans 102 des 330 cantons du pays, dont de larges régions sont contrôlées par des groupes rebelles. L'armée a reconnu que les élections ne pourraient pas avoir lieu dans près d'une circonscription sur cinq.
Le coup d'Etat militaire a déclenché une guerre civile, des militants pro-démocratie ayant formé des unités de guérilla combattant aux côtés de milices constituées par des minorités ethniques opposées depuis longtemps au pouvoir central.
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• Lillian SUWANRUMPHA

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