A l’occasion de la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage, respectée chaque 10 juin en Guyane, plusieurs événements culturels et mémoriels sont proposés de Cayenne à Saint-Laurent.
Chaque année, la Guyane célèbre l’abolition de l’esclavage, acquise le 10 juin 1848. Pour commémorer cette histoire, plusieurs temps forts sont organisés en Guyane du 9 au 11 juin.
Dès ce lundi, la Mairie de Cayenne organise une balade contée aux flambeaux dans les rues du centre-ville, de 18h à 23h (départ et arrivée place Léopold-Heder) avec la collaboration de l’association Kawana.
Dans l’Ouest, une projection du film Twelve years a slave aura lieu à Saint-Laurent du Maroni au Camp de la Transportation à 19h30 (places limitées, réservation conseillée au 0694 06 09 27).
Les commémorations se poursuivront mardi 10 juin à Rémire-Montjoly par un dépôt de gerbes et une cérémonie d’hommage dès 8h au rond-point Adélaïde-Tablon et son monument à la mémoire des Marrons.
L’après-midi, dès 16h30, une marche pour la mémoire partira du Vieux-Port de Cayenne en direction des Chaînes Brisées. Le parcours passera par le marché, la préfecture, Jean-Martial et l’Externat Saint-Joseph.
A 19h, aura lieu une conférence sur les résistances organisée par l’Association des professeurs d’histoire et de géographie et le Cercle guyanais pour l’excellence et l’égalité, toujours sur la place des Chaînes Brisées où la soirée se conclura par un bal konvwé organisé par la Fédération des arts traditionnels créoles guyanais.
Enfin, mercredi 11 juin, la conférence « Noirs et libres – Affranchis et affranchissements en Guyane (1795-1848) » se tiendra à 18h30 à la Maison des Mémoires et des Cultures de Guyane à Rémire-Montjoly.
Aboli deux fois
Définitivement aboli en 1848, l’esclavage dans les colonies françaises l’avait été une première fois en 1794 par la Convention montagnarde, avant d’être rétabli en 1802 par le Premier consul Napoléon Bonaparte. Il fallut attendre 1848 et la révolution de février qui mit fin à la monarchie de Louis-Philippe 1er et fit naître la Deuxième République pour que l’abolition de l’esclavage soit à nouveau proclamée.
Membre du gouvernement provisoire en tant que secrétaire aux colonies, Victor Schœlcher initia un décret interdisant la traite d’êtres humains. Publié le 27 avril 1848, il fut proclamé en Guyane le 10 juin 1848 par le commissaire général de la République André-Aimé Pariset.
L’émancipation effective des esclaves n’intervint deux mois plus tard, le 10 août 1848. Ils furent alors 12 500 à recouvrer leur liberté en Guyane. Cette mesure mit fin à près de deux siècles d’esclavage dans la colonie. Quant aux propriétaires… ils furent indemnisés.
Photo de Une : le monument des « Marrons de la Liberté » au rond-point Adélaïde-Tablon © Archives Guyaweb