Aéroport Maryse Condé : baisse du trafic avec la France, explosion des vols caribéens

Pour la première fois en 2025, l'aéroport guadeloupéen enregistre une baisse significative de son trafic avec la France. En novembre, près de 6 000 passagers de moins ont emprunté cette liaison par rapport à l'an dernier, soit une chute de 6,0%. Cette érosion est préoccupante car elle survient alors que les compagnies n'ont pas réduit leur nombre de sièges disponibles. Elle interrompt la reprise post-crise et pourrait signaler un désamour ou une sensibilité accrue des voyageurs aux prix sur ce segment vital.

Cette mauvaise nouvelle française est contrebalancée par un développement remarquable du trafic régional. Le faisceau Caraïbes a littéralement décollé en novembre, avec plus de la moitié de passagers supplémentaires. Cette performance, l'une des meilleures jamais enregistrées, est portée par deux acteurs : la compagnie SkyHigh, qui confirme son ancrage et Caribbean Airlines. Cette dynamique dessine une nouvelle carte des déplacements, où l'interconnexion régionale gagne en importance face au lien exclusif avec l'Europe.

Un bilan annuel positif, mais un avenir immédiat incertain

Malgré ce mois de novembre en demi-teinte, l'année 2025 reste globalement excellente pour l'aéroport. La fréquentation totale a progressé de 2,7%, approchant le cap symbolique des 2 millions de passagers. Le fret aérien, indicateur économique clé, poursuit même une croissance explosive de*+24,6%. Cependant, une menace se profile pour l'hiver. L'entrée en vigueur de la taxe carbone européenne (UE ETS) a déjà conduit à l'annulation des vols charters liés aux croisières, un coup dur pour la fréquentation en haute saison. La plateforme devra donc naviguer entre consolidation de son nouveau hub caribéen et adaptation à une régulation environnementale contraignante.