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Agression d’un motard guadeloupéen sur l’A4 : deux policiers condamnés à 3 ans avec sursis

18 December 2025
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Le tribunal correctionnel de Créteil a rendu son verdict ce jeudi 18 décembre. Les deux fonctionnaires, qui avaient percuté volontairement le motard guadeloupéen sur l'A4 en octobre, écopent de 3 ans de prison avec sursis et sont interdits d'exercer pendant un an. 

La justice a sanctionné avec fermeté l'agression routière commise par deux policiers. Ce jeudi, le tribunal correctionnel de Créteil a condamné Éric B. et Nils P. à 3 ans de prison avec sursis. Cette peine est plus lourde que les réquisitions du parquet, qui avait requis 18 mois avec sursis. Elle est assortie d'une interdiction d'exercer la fonction de policier et de porter une arme pendant un an, avec exécution provisoire immédiate. Les deux hommes devront également verser environ 6000 euros de dommages et intérêts à la victime. Pour Me Arié Alimi, avocat du motard, cette décision montre "l'évolution de la prise de conscience de la gravité des violences policières".

Tout au long du procès, les deux prévenus ont nié toute intentionnalité. Ils ont décrit une situation de crise : le passager, Nils P., se disant souffrant, aurait cédé le volant à son supérieur, Éric B., qui aurait enclenché les gyrophares pour rentrer au plus vite. Ce dernier a parlé d'une "faute de conduite" et d'une mauvaise estimation de la vitesse de la moto. Le tribunal n'a pas été convaincu par cette défense. Les juges se sont appuyés sur les images vidéo devenues virales, filmées par la caméra embarquée d'un automobiliste, qui montrent sans ambiguïté la voiture de service faire une embardée volontaire en direction du motard.

Un traumatisme pour la victime, Hugo V.

Face à la cour, Hugo V. 37 ans, a décrit les séquelles durables de cette agression survenue le 14 octobre sur l'A4, à Charenton-le-Pont. "C'est un traumatisme que mon cerveau ne sait pas comment traiter. Je rumine énormément. Je dors moins bien. J'ai du mal à me concentrer", a-t-il témoigné. Les images de l'époque montraient sa moto, violemment percutée, guidonnant avant de retrouver son équilibre, tandis que le véhicule de police s'éloignait sans s'arrêter. Son avocat a salué un jugement qui envoie, selon lui, un signal fort en sanctionnant les violences par "l'éviction des auteurs de la police".