Airbags défectueux : les dossiers concernant les dégâts corporels ne sont pas regroupés

Le regroupement des dossiers des
dysfonctionnements des airbags « Takata » au sein d'un
pôle spécialisé parisien ne concerne, pour l'heure, que le volet
commercial du dossier. Comprenez qu'il s'agira pour la justice
d'examiner depuis la capitale la façon dont les différents
constructeurs automobiles ont organisé le rappel des véhicules
munis de cet équipement de sécurité de la marque
« Takata », liquidée en 2017. Ces airbags ont été
installés sur des voitures de nombreuses marques jusqu'en 2019. Le
volet des dégâts corporels causés par le déclenchement intempestif
de ces équipements, qu'ils aient conduit à des décès ou à des
blessures graves, ne fait pas partie de ce regroupement parisien
des procédures. C'est ainsi qu'Outre-mer, dix-sept décès sont
survenus jusqu'alors, dont onze en Guadeloupe. C'est toujours une
juge d'instruction rattachée au tribunal judiciaire de
Pointe-à-Pitre qui instruit ces dossiers.   

Record de décès en Guadeloupe 

Il n'est pas étonnant que la quasi-totalité des
accidents mortels se soient produits en Outre-mer, ou dix-sept
conducteurs ou conductrices sont décédées à leur volant, sans
n'avoir à déplorer aucun choc. Parmi eux, onze ont connu cette
triste destinée en Guadeloupe. Et seulement un dans l'Hexagone. La
raison tient essentiellement à la météo. Les gaz des airbags de la
marque « Takata » se dégradent plus vite dans les climats
chauds et humides, le coussin d'air faisant partie de l'équipement
de sécurité d'une voiture, et qui ne se gonfle théoriquement qu'en
cas de choc, peut exploser intempestivement en projetant des pièces
métalliques sur le conducteur. Plus précisément, par la chaleur et
l'humidité, le processus de détérioration de la cartouche contenant
le nitrate d'ammonium...