Albane : la grande enquête qui va révolutionner notre vision de la santé publique

Albane n'est pas qu'un prénom : c'est le nom d'une vaste enquête nationale pilotée par Santé publique France (SPF) et l'Anses, avec le soutien des ministères de l'Écologie, de la Santé, du Travail et de l'Agriculture. Son but ? Obtenir une " photographie précise de la santé de la population ", en analysant son exposition à une quinzaine de familles de substances présentes dans l'environnement, comme les pesticides, les bisphénols ou les phtalates. 

Cette initiative inédite permettra de mieux évaluer les risques sanitaires liés à ces substances et d'adapter les politiques publiques en conséquence.

3 150 personnes étudiées tous les deux ans 

Pour mener à bien cette étude, 3 150 personnes seront sélectionnées tous les deux ans, parmi des enfants et des adultes tirés au hasard sur plus d'une centaine de zones d'enquête réparties sur tout le territoire. 

Chaque participant devra répondre à : 

- Un questionnaire sur son logement, sa profession et sa famille, 

- Un autoquestionnaire sur ses habitudes de vie, sa santé, son alimentation et son activité physique, 

- Une étude alimentaire, 

- Une mesure de l'activité physique sur sept jours 

- Un examen de santé incluant des prélèvements d'urine, de cheveux (pour les plus de 3 ans) et de sang (pour les plus de 6 ans). 

Ces données permettront d'établir des valeurs de référence d'exposition aux polluants et de mieux comprendre leur impact sur la santé. 

Mieux cerner les liens entre environnement et maladies 

Les résultats d'Albane seront croisés avec les données du Système national des données de santé (SNDS) pour identifier quelles maladies se développent en fonction des expositions aux polluants, des habitudes alimentaires ou des caractéristiques de l'environnement. 

Ces informations seront cruciales pour : 

- Établir des valeurs toxicologiques de référence (le seuil à partir duquel une substance devient dangereuse), 

- Éclairer les débats sur les pesticides (glyphosate, néonicotinoïdes, Pfas…), 

- Guider les politiques publiques, comme le Programme national nutrition santé ou la Stratégie nationale de biosurveillance. 

Les premières données ne seront pas disponibles avant début 2028, mais elles seront ensuite mises à disposition des chercheurs français et internationaux. 

Avec Albane, la France se dote d'un outil puissant pour mieux protéger la santé publique et anticiper les risques liés à notre environnement. Une enquête qui pourrait bien changer la donne dans les années à venir.