Alerte dans les rayons bébé : près de 60% des produits sont ultratransformés
Derrière les emballages rassurants et les promesses "sans sucres ajoutés", les petits pots et biscuits pour bébés cachent une réalité inquiétante. Une enquête exclusive de 60 Millions de consommateurs, publiée ce jeudi, révèle que 58,2% de ces aliments sont ultratransformés.
Le rayon bébé des supermarchés est un modèle de marketing ciblé : emballages colorés, mentions rassurantes ("sans colorant", "source de calcium"), segmentation précise par âge et par moment de la journée. Pourtant, derrière cette vitrine apparemment irréprochable se cache une réalité moins rose. Le magazine 60 Millions de consommateurs a décortiqué 165 produits de grandes marques et de distributeurs. Le verdict est sans appel : 58,2% de ces aliments (96 sur 165) peuvent être considérés comme ultratransformés.
L'enquête identifie clairement les pires élèves. La palme revient aux desserts lactés, avec un taux stupéfiant de 96,9% de produits ultratransformés (31 sur 32). Ils sont suivis de près par les biscuits infantiles (92,9%). Ces produits contiennent une concentration élevée de "marqueurs d'ultratransformation" (MUT) : lécithine de soja (émulsifiant), amidons modifiés, arômes et jus de fruits concentrés. À l'inverse, la catégorie des repas salés s'en sort mieux, avec "seulement" 29,7% de produits concernés. L'amidon, présent pour donner de la texture, est le MUT le plus fréquent.
Une réglementation stricte... mais un vide juridique exploité
Le secteur de l'alimentation infantile est pourtant soumis à une réglementation draconienne comparée à l'alimentation générale : seulement 65 additifs autorisés contre plus de 320 pour les adultes, interdiction des colorants, limitation stricte des conservateurs et des pesticides. Les produits sont également ajustés pour les besoins des bébés (faible teneur en protéines et en sodium, apports adaptés en fer). Cependant, ces règles ne constituent pas un rempart contre l'ultratransformation. Les industriels jouent sur l'absence de définition officielle de ce concept, qui fait encore débat. Ils invoquent aussi des contraintes technologiques : pour obtenir une texture de dessert lacté mangeable à la cuillère malgré la limite légale en protéines, l'ajout d'épaississants comme la pectine ou l'amidon des MUT devient nécessaire.
L'enquête de 60 Millions de consommateurs lance une alerte sans diaboliser l'ensemble du secteur. Elle rappelle que malgré une offre pléthorique et un marketing rassurant, une lecture attentive des étiquettes reste cruciale. Les parents sont invités à privilégier les listes d'ingrédients courtes et les produits les moins transformés possibles, notamment pour les desserts et les biscuits. L'étude souligne un paradoxe : des produits conçus pour une population vulnérable, aux besoins spécifiques, intègrent massivement des procédés et additifs caractéristiques de l'ultratransformation, une tendance que la réglementation actuelle ne parvient pas à enrayer.
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