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Aluminium dans l’eau “n’induit pas automatiquement de risque sanitaire pour le consommateur” selon l’ARS | Guyaweb, site d’information et d’investigation en Guyane

17 March 2025
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Aluminium dans l’eau « n’induit pas automatiquement de risque sanitaire pour le consommateur » selon l’ARS

Suite à la parution vendredi d’un article dans France-Guyane, « l’eau potable de l’Ile de Cavenne polluée à l’aluminium », révélant une concentration en aluminium élevée dans l’eau potable de l’île de Cayenne dépassant la référence de qualité de l’Organisation mondiale de la Santé, l’Agence régionale de santé (ARS) tient à apporter des précisions.

Par communiqué, l’autorité sanitaire reconnaît que l’eau du robinet de plusieurs communes du territoire contient de l’aluminium, parfois au-delà de la valeur de référence fixée à 200 g/L. Mais précise que le dépassement de cette valeur de référence « n’induit pas automatiquement de risque sanitaire pour le consommateur« .

L’eau du robinet en Guyane peut ainsi continuer à être consommée « sans crainte de risque sanitaire lié à l’aluminium« , indique l’ARS qui assure effectuer des contrôles réguliers sur l’ensemble des communes de Guyane. En revanche, ces dépassements montrent une qualité de l’eau dégradée qui « nécessite des actions des collectivités concernées afin de faire baisser ces taux« , estime l’ARS.

Selon un rapport de la Cour des comptes, publié mercredi dernier, le droit à un accès à l’eau potable et à un assainissement de qualité est « très inégalement respecté » dans les Outre-mer. Si la Guyane n’est pas concernée par la problématique d’accès à l’eau comme la Guadeloupe ou Mayotte, régulièrement confrontées à des coupures et des pénuries, le réseau d’assainissement de notre territoire est vétuste et le réseau de distribution peu dense en raison de l’enclavement de nombreuses communes. Ainsi, entre 15 et 25% de la population guyanaise n’aurait pas accès à l’eau potable.

Publié mercredi par les sénateurs de Guyane Georges Patient et de La Réunion Stéphane Fouassin, un rapport de la commission des finances du Sénat rejoint les constats de la Cour des comptes. Plusieurs recommandations pour améliorer l’accès à l’eau en Outre-mer sont formulées par les deux sénateurs, notamment la nécessité de la consolidation des réseaux de transmission de l’eau ou encore une adaptation des procédures administratives aux contraintes des départements et régions d’Outre-mer.

Depuis 2016, six collectivités ultramarines (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion et Saint-Martin) bénéficient d’un plan Eau DOM (« Pedom ») pour les accompagner dans l’amélioration du service de l’eau potable et de l’assainissement. Leurs besoins en financement pour perfectionner leurs services d’eau et d’assainissement avaient été évalués à 1,7 milliard d’euros. Aujourd’hui, le plan a été rehaussé à hauteur de 2,3 milliards. Mais à peine la moitié des crédits d’investissement ont été consommés alors que le plan doit prendre fin en 2026.

Photo : l’usine d’eau potable de Matiti, sur la commune de Macouria © CACL