Austérité budgétaire : les syndicats guadeloupéens préparent une mobilisation d’ampleur
Réunis ce matin (2 décembre), les syndicats de la FSU (Fédération syndicale unitaire) Guadeloupe ont dénoncé les mesures d'austérité budgétaire et l'absence d'avancées sur les salaires. Face à l'accumulation des régressions sociales et à la dégradation des services publics, ils envisagent, avec d'autres organisations, un mouvement plus large dès janvier 2026.
À l'appel de la CGT et de la FSU, plusieurs syndicats se sont mobilisés ce mardi (2 décembre) contre un budget jugé dangereux pour les travailleurs comme pour l'avenir du pays. Les actions menées depuis septembre ont permis d'obtenir quelques reculs l'abandon de la suppression de deux jours fériés, le report de la réforme des retraites ou encore l'engagement du Premier ministre à ne pas utiliser le 49.3. Cependant les organisations estiment que les menaces persistent.
Selon elles, les débats parlementaires, qui doivent se poursuivre jusqu'à mi-décembre, laissent craindre un budget aux conséquences " non négligeables ". Elles dénoncent notamment :
– Le gel du salaire des agents publics ;
– La suppression de 3 000 postes dans la fonction publique, dont plus de 150 en Guadeloupe ;
– La dégradation des conditions de travail et l'augmentation de l'épuisement professionnel ;
– La remise en cause des 40 % de vie chère en cas de congé longue maladie ;
– L'absence d'ouverture de postes dans l'Éducation nationale, alors que près de 4 000 suppressions sont annoncées.
Pour Eddy Ségur, secrétaire général de la FSU Guadeloupe, " les travailleurs partent fatigués, avec des pensions insuffisantes, et l'on ne voit aucune volonté de revaloriser les salaires ".
Des services publics à bout de souffle
Malgré l'appel à la mobilisation, la participation est restée modeste : seuls deux établissements scolaires de Sainte-Anne et du Gosier ont suivi le mouvement. Pour les syndicats, ce décalage s'explique par la crise profonde que traversent les services publics en Guadeloupe.
Ils rappellent qu'il manque de l'eau dans de nombreuses écoles, que 1 600 jeunes quittent le système éducatif sans diplôme, que les résultats aux examens sont " très en dessous " de la moyenne nationale, et que le chômage frappe plus de 60 % des moins de 25 ans.
À cela s'ajoutent des mesures nationales jugées particulièrement agressives :
– Doublement des franchises médicales, pouvant atteindre 350 € par personne ;
– Limitation des arrêts maladie à 15 jours et des arrêts AT-MP à quatre mois ;
– Gel des pensions de retraite et des prestations sociales jusqu'en 2030 ;
– Baisse des budgets des hôpitaux, des EHPAD, des universités, des collectivités et des associations.
Pour la FSU, la situation exige un " projet systémique " visant à reconstruire des services publics capables de répondre à la détresse de la population.
Face à l'ampleur des revendications, les syndicats envisagent d'ici janvier 2026 la construction d'un mouvement unitaire de plus grande envergure, afin d'obtenir une véritable justice sociale, fiscale et environnementale pour la Guadeloupe.
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