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Baie-Mahault : Un agent pénitentiaire agressé, les syndicats dénoncent l’insécurité croissante

10 June 2025
Cross Continental Forum Barbados

Dans la nuit du 9 au 10 juin 2025, un agent du centre pénitentiaire de Baie-Mahault a été violemment agressé à l'eau bouillante par un détenu placé au Service Médico-Psychologique Régional (SMPR).

L'auteur des faits a projeté un mélange d'eau chaude à travers une porte, blessant grièvement le fonctionnaire, qui a dû être hospitalisé en urgence. L'UFAP UNSa Justice dénonce une situation inacceptable et réclame des mesures immédiates. L'incident s'est produit lors d'une ronde de routine, mettant une nouvelle fois en lumière les risques encourus par les agents pénitentiaires.

Le détenu, pourtant sous surveillance au SMPR, a pu se procurer un cuiseur de riz, instrumentalisé pour commettre son acte. Cette agression s'inscrit dans une série de violences répétées au sein de l'établissement, épuisant moralement et physiquement le personnel. 

Le SMPR en question : un quartier de soins ou une zone de non-droit ?

L'UFAP UNSa Justice s'interroge sur la gestion du SMPR, initialement conçu pour accueillir des détenus nécessitant des soins psychiatriques. Selon le syndicat, ce service est détourné de sa vocation, devenant un " déversoir " pour des profils ingérables ou en protection. La présence d'objets potentiellement dangereux, comme des cuiseurs ou plaques chauffantes, aggrave les risques. 

Face à cette escalade, l'UFAP UNSa Justice exige : 

- La création d'unités hospitalières spécialisées (UHSA/UHSI) pour les détenus aux troubles psychiatriques sévères. 

- Le retrait des équipements à risque dans les quartiers sensibles. 

- Des sanctions exemplaires contre les agresseurs et un transfert immédiat après passage en quartier disciplinaire. 

Le syndicat alerte : "Faudra-t-il un mort pour que l'on réagisse enfin ?"

Solidarité et appel à l'action

L'organisation apporte son soutien au collègue victime et salue le professionnalisme des équipes lors de l'intervention. Elle réclame une mobilisation de l'administration pour garantir des conditions de travail sûres, déplorant le manque de moyens comparé aux établissements métropolitains. 

Cet événement relance le débat sur la sécurité des personnels pénitentiaires en Guadeloupe, confrontés à une violence systémique et à des moyens inadaptés. L'UFAP UNSa Justice menace de poursuivre la lutte si des mesures concrètes ne sont pas prises.