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Combats de coqs à Norrent-Fontes : la justice condamne l’exploitant et invalide l’argument traditionnel

10 December 2025
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Dans un jugement rendu le 9 décembre 2025, le Tribunal correctionnel de Béthune a confirmé la condamnation de l'exploitant d'un gallodrome à Norrent-Fontes. Rejetant catégoriquement l'argument d'une " tradition locale ", la justice a reconnu la cruauté des combats de coqs.

Le cœur de la décision judiciaire réside dans le rejet sans appel de l'exception légale de " tradition locale ininterrompue ". L'article 521-1 du Code pénal, qui prohibe les actes de cruauté envers les animaux, prévoit cette dérogation. Le Tribunal l'a expressément écartée, estimant qu'elle ne s'appliquait pas aux faits poursuivis, à savoir " avoir créé un gallodrome à Norrent-Fontes " entre fin 2021 et début 2022. Ce faisant, il redéfinit le cadre légal et envoie un signal clair : une pratique ancestrale ne peut justifier des sévices graves.

Au-delà de la création illégale de l'établissement, la justice s'est également penchée sur la complicité d'actes de cruauté commis dans ce gallodrome. Après avoir relaxé le prévenu pour certaines périodes (absence de combats prouvés ou erreur de droit initiale), le Tribunal l'a finalement déclaré coupable pour la période du 1er janvier 2023 au 30 mars 2025. Cette condamnation ciblée établit un lien direct entre l'exploitation du lieu et la perpétuation de la violence organisée contre les animaux.

Une condamnation lourde pour dissuader

La sentence prononcée vise à être dissuasive. Sur le plan pénal, le Tribunal a condamné l'exploitant à une amende de 10 000 euros avec sursis et, surtout, à une interdiction d'exploiter un gallodrome pendant 5 ans, assortie de l'exécution provisoire. Cette dernière mesure signifie la fermeture immédiate. Sur le plan civil, l'Association Stéphane Lamart, partie civile, obtient 1 500 euros de dommages-intérêts et 1 000 euros au titre des frais de justice.

Pour l'Association Stéphane Lamart, engagée depuis 25 ans dans la défense des animaux, ce jugement est une victoire significative. Dans un communiqué, elle estime que la décision " consacre une nouvelle fois la fermeté de la loi face aux violences organisées contre des animaux ". Elle rappelle que " la cruauté ne saurait se dissimuler derrière des pratiques dites traditionnelles " en l'absence de continuité locale prouvée. L'association annonce poursuivre sa mobilisation pour une application systématique de la loi, considérant ce verdict comme un précédent fort dans la lutte contre la barbarie organisée.