Cyclones sous surveillance réduite : les États-Unis suspendent l’accès à des données cruciales


Le Pentagone a annoncé la fin de la transmission des données satellitaires utilisées pour suivre les ouragans. Une décision justifiée par des impératifs de cybersécurité, mais qui inquiète les météorologues du monde entier.
Sans ces informations, les prévisions pourraient perdre en précision, notamment la nuit, au moment où les cyclones évoluent le plus rapidement. La NASA a obtenu un sursis d'un mois, mais l'incertitude plane sur l'avenir de ces observations essentielles. Le ministère de la Défense américain a pris la décision surprenante d'interrompre l'envoi des données issues d'un programme satellitaire clé pour la prévision des cyclones. Ces informations proviennent de trois satellites gérés conjointement par le Pentagone et l'Administration nationale des océans et de l'atmosphère (NOAA).
Ces satellites fournissent des observations uniques, notamment des images micro-ondes permettant de voir l'intérieur même des cyclones, là où les autres systèmes ne captent que la surface nuageuse. Ils jouent également un rôle crucial la nuit, en détectant l'activité orageuse et en permettant de localiser avec précision le centre des dépressions tropicales.
Initialement, l'arrêt des transmissions devait intervenir fin juin. Mais face aux protestations de la communauté scientifique, la NASA a négocié un délai d'un mois, repoussant la mesure à fin juillet.
Une décision aux conséquences potentiellement graves
Les autorités américaines justifient cette coupure par des impératifs de cybersécurité, sans fournir plus de détails. Mais les météorologues du monde entier s'inquiètent des répercussions sur la qualité des prévisions. Sans ces données, les modèles numériques perdront en fiabilité, particulièrement pendant la nuit. Or, c'est souvent à ce moment-là que les cyclones connaissent des changements d'intensité rapides. Les prévisionnistes pourraient ainsi sous-estimer l'évolution d'un système cyclonique, avec des conséquences potentiellement dramatiques pour les populations concernées.
La NOAA reconnaît elle-même que la qualité des prévisions en souffrira. Une admission préoccupante en pleine saison cyclonique, qui s'étend traditionnellement de juin à novembre dans l'Atlantique Nord.
Météo-France concernée, mais avec des moyens limités
En France, Météo-France dispose bien de son propre radar météorologique, mais sa portée se limite à environ 400 km autour des Petites Antilles. Une couverture insuffisante pour compenser la perte des données satellitaires américaines à l'échelle de tout le bassin atlantique.
Les prévisionnistes français devront donc composer avec des informations moins complètes, ce qui pourrait compliquer leur travail lors des prochains épisodes cycloniques menaçant les territoires ultramarins.
Quelles solutions pour l'avenir ?
La communauté scientifique espère que cette interruption ne sera que temporaire. Les agences météorologiques pourraient être contraintes de développer des solutions alternatives si l'accès à ces données venait à être définitivement restreint. En attendant, cette décision soulève des questions sur la dépendance mondiale vis-à-vis des systèmes d'observation américains. Elle pourrait inciter d'autres pays à renforcer leurs propres capacités de surveillance météorologique, afin de ne pas se retrouver vulnérables face à ce type de décisions unilatérales.
Alors que la saison des ouragans débute à peine, une chose est certaine : cette année, les météorologues devront composer avec une vision partielle des phénomènes tropicaux, ce qui n'augure rien de bon pour la précision des alertes.
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