Démantèlement inédit d’un vaste réseau logistique d’orpaillage illégal en Guyane


C'est la première fois que les enquêteurs arrivent à "matérialiser l'existence d'une logistique centralisée", explique la gendarmerie.
C'est une saisie d'une ampleur rare que les forces de l'ordre ont réalisé ces derniers jours en Guyane par les gendarmes de la section de recherche de Cayenne. Plus de dix tonnes de matériel ont été interceptées, dans le cadre d'une opération ciblée contre un réseau d'approvisionnement de sites d'orpaillage illégaux. C'est ce qu'annonce la gendarmerie dans un communiqué.
Parmi les éléments saisis : cinq moteurs hors-bord, trois groupes électrogènes, une génératrice, une pirogue de 16 mètres, quatre véhicules, 3 700 litres d'essence, 13 téléphones, ainsi que sept tonnes de vivres et de diverses marchandises.
Cette logistique imposante visait à ravitailler des exploitations clandestines disséminées dans la forêt amazonienne guyanaise. “Cette opération marque un tournant dans la lutte contre l'orpaillage clandestin” souligne le communiqué. “Pour la première fois, les enquêteurs sont parvenus à matérialiser l'existence d'une logistique centralisée, planifiée et professionnalisée, visant à soutenir en profondeur l'économie souterraine de l'orpaillage clandestin dans l'est de la Guyane”.
Trois Brésiliens et un Français arrêtés
La gendarmerie précise que cette enquête ayant conduit à cette vaste saisie avait débuté en février dernier et faisait suite à une commission rogatoire délivrée par un magistrat instructeur. Trois ressortissants brésiliens et un Français ont été interpellés. Trois d'entre eux ont été mis en examen : deux ont été placés en détention provisoire, le troisième sous contrôle judiciaire. C'est la première fois qu'un tel réseau logistique, structuré et transfrontalier, est entièrement démantelé dans le département.
Outre les enjeux sécuritaires, l'orpaillage illégal a un impact environnemental désastreux. Le mercure utilisé pour extraire l'or contamine durablement les sols et les cours d'eau, tandis que les abattages massifs d'arbres pour dégager les sites creusent des cicatrices béantes dans la canopée.
Jusqu'à 10 tonnes d'or extraites illégalement chaque année
Malgré les opérations régulières des forces de l'ordre, la tâche reste immense : environ 500 sites clandestins sont toujours actifs à travers la Guyane, selon les dernières données. Ces exploitations illégales, souvent contrôlées par des réseaux mafieux transnationaux, s'approvisionnent depuis les pays voisins, notamment le Brésil et le Suriname. En 2023, Arnaud Blanc, un gendarme du GIGN avait perdu la vie lors d'un raid contre l'un de ces campements. Chaque année, on estime que plus de dix tonnes d'or sont extraites illégalement sur le territoire guyanais.
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