Plus de 2.000 cas de dengue et chikungunya importés depuis début 2025, 81 départements touchés… Le moustique tigre gagne du terrain en France. Face à ce risque grandissant, les autorités sanitaires renforcent la surveillance et appellent à la vigilance.
Les chiffres sont alarmants : depuis janvier 2025, plus de 1.100 cas de dengue et 900 de chikungunya ont été recensés en France métropolitaine, touchant 84 % des départements. Santé publique France et le ministère de la Santé s'inquiètent d'une présence accrue du moustique tigre, vecteur de ces maladies.
" Ce début d'année est marqué par un risque particulièrement élevé d'importation et de circulation du chikungunya en métropole, en raison des épidémies en cours ", alertent les autorités.
Vers une endémisation en Europe ?
Selon une étude publiée dans The Lancet Planetary Health, le réchauffement climatique, l'urbanisation et les voyages internationaux pourraient rendre la dengue et le chikungunya endémiques en Europe. Le moustique tigre, désormais implanté dans presque toute la France, profite de ces conditions pour proliférer.
En 2024, 83 cas autochtones de dengue avaient déjà été signalés, notamment en Occitanie, PACA et Auvergne-Rhône-Alpes. Un premier cas autochtone de chikungunya avait même été détecté en Île-de-France.
Chikungunya : Mayotte et La Réunion, sources d'importation
La situation à Mayotte et La Réunion aggrave les craintes : plus de 33.000 cas de chikungunya ont été recensés dans l'océan Indien depuis début 2025. Les voyageurs contaminés importent le virus en métropole, où les conditions estivales favorisent sa transmission locale.
" Nous observons une forte accélération des transmissions locales depuis 2022 ", explique Clémentine Calba, épidémiologiste à Santé publique France.
Comment se protéger ?
Les autorités rappellent les gestes essentiels pour limiter la prolifération du moustique tigre :
- Éliminer les eaux stagnantes (pots, gouttières, bâches…) ;
- Porter des vêtements longs et utiliser des répulsifs ;
- Consulter un médecin en cas de symptômes (fièvre, douleurs articulaires, éruptions cutanées).
La surveillance renforcée est activée jusqu'au 30 novembre, avec un accent sur le diagnostic précoce et la lutte antivectorielle.
2024, un précédent inquiétant
L'année dernière, 4.683 cas importés de dengue et 34 de chikungunya avaient été signalés. L'expansion géographique vers l'ouest et le nord confirme une tendance à la hausse.
" Chaque nouveau cas importé est un risque de foyer local ", prévient Santé publique France. Avec l'été qui approche, la menace pourrait encore s'intensifier.
Restez vigilants : la lutte contre le moustique tigre est l'affaire de tous.
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