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Des nanoparticules dangereuses découvertes dans les paillettes de vos cosmétiques

22 December 2025
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Une enquête de l'association Avicenn révèle que dix produits pailletés très populaires contiennent des nanoparticules de dioxyde de titane pourtant interdites dans les cosmétiques. Inhalables et potentiellement génotoxiques, elles représentent un risque sérieux pour les poumons et la santé.

À l'approche des réveillons, l'association de veille sur les nanotechnologies Avicenn lance une alerte sanitaire inquiétante. Elle a fait tester en laboratoire dix produits cosmétiques scintillants très prisés (poudres, sprays, laits) des marques Nocibé, Sephora, Le Petit Marseillais, René Furterer ou Aroma-Zone. Le résultat est sans appel : tous contiennent des nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2). Or, cette substance est strictement interdite dans les cosmétiques dans l'Union européenne, sauf sous forme enrobée et uniquement dans les crèmes solaires. La taille infime de ces particules (entre 25 et 50 nanomètres) est précisément ce qui crée l'effet nacré et irisé si prisé, mais aussi ce qui les rend dangereuses.

Le principal danger identifié est lié à l'inhalation. Neuf des dix produits testés sont des sprays ou des poudres, des formes facilement respirées. En raison de leur taille nanométrique, ces particules " peuvent pénétrer très profondément les poumons où elles peuvent entraîner des inflammations ", explique Avicenn. Ce risque ne concerne pas seulement les consommateurs occasionnels, mais aussi de manière accrue le personnel des usines de fabrication, les vendeurs en magasin et les artistes du spectacle qui y sont exposés de façon répétée.

Génotoxicité et silence des industriels : un cocktail inquiétant

Le risque va au-delà de l'inflammation pulmonaire. Des tests complémentaires ont montré que dans au moins deux produits, les nanoparticules n'étaient pas " enrobées " d'une couche protectrice. Sous cette forme " libre ", elles sont susceptibles de générer des radicaux libres, des molécules instables qui peuvent endommager l'ADN (effet génotoxique) et augmenter les risques de cancer. Face à ces révélations, l'association a contacté les entreprises concernées. Une seule a répondu, le laboratoire Pierre Fabre, qui conteste les conclusions en affirmant utiliser des pigments plus gros. Un argument rejeté par Avicenn, qui s'appuie sur des clichés de microscopie électronique. 

Une affaire sur le bureau des autorités sanitaires

Le ministère de la Santé a été saisi des résultats en mars 2025. Il indique que " des échanges sont en cours " avec les agences concernées et que l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) " va être formellement saisie très prochainement " pour une expertise urgente. Cette affaire met en lumière les failles possibles dans le contrôle des allégations des industriels et la difficulté à appliquer le règlement européen sur les nanomatériaux dans les cosmétiques. En attendant, les consommateurs sont invités à la plus grande prudence avec les produits pailletés, surtout sous forme de poudre ou de spray, en cette période de fêtes.