Des sanctions contre Michel Martelly soupçonné de trafic de drogue

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Le Département américain a annoncé aujourd’hui des sanctions contre l’ancien président haïtien Michel Martelly. Il est soupçonné d’avoir abusé de son pouvoir pour participer au trafic international de drogue ou faciliter le commerce de la drogue.

Le département du Trésor américain a annoncé ce mardi 21 août des sanctions contre l’ancien président d’Haïti après des allégations selon lesquelles il aurait abusé de son pouvoir pour participer au trafic international de drogue et au blanchiment d’argent, a annoncé mardi le Trésor américain. Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du Département du Trésor a révélé que l’ancien président haïtien Michel Joseph Martelly, 63 ans, également connu sous le nom de ” Sweet Micky “, aurait participé ou tenté de faciliter le commerce de drogues illicites à l’échelle mondiale et aux États-Unis.

Ces activités illicites auraient amplifié la déstabilisation et la crise que connaît le pays

Les mesures prises par le Trésor mettent en évidence le rôle ” important et déstabilisateur ” que Martelly et ” d’autres élites politiques corrompues ont joué dans la perpétuation de la crise actuelle en Haïti “, a déclaré le sous-secrétaire par intérim chargé du terrorisme et du renseignement financier. 

Michel Martelly dans le collimateur des institutions américaines

Le Trésor américain aurait  étroitement coordonné avec la Drug Enforcement Administration (DEA) ces sanctions imposées à l’ancien président Haïtien, car elle a déclaré que les actions de Michel Martelly posaient un ” risque important ” pour ” la prolifération internationale des drogues illicites ou de leurs moyens de production “. Haïti est un point de transit connu pour les drogues illicites entrant aux États-Unis, et les élites politiques et commerciales haïtiennes ” sont depuis longtemps impliquées dans le trafic de drogue et ont été liées aux gangs responsables de la violence qui a déstabilisé Haïti “, a déclaré le Trésor.

Également dans le viseur de la justice haïtienne

Il fait également l’objet d’un mandat d’arrêt émis en janvier de cette année par un juge haïtien dans le cadre d’une affaire plus vaste accusant plus de 30 hauts fonctionnaires de corruption. Son mandat de cinq ans a été considéré comme autocratique. Michel Martelly, qui avait été l’un des artistes les plus populaires d’Haïti, a été accusé de mener un style de vie somptueux et corrompu même si avant d’accéder au pouvoir par son  activité  de chanteur il gagnait biens sa vie et a quitté le pays après des élections que ses détracteurs ont qualifiées de frauduleuses. Il a pris en charge un pays encore chroniquement pauvre qui souffrait à l’époque, en 2011, d’une épidémie de choléra et des conséquences d’un tremblement de terre dévastateur de magnitude 7 en janvier 2010 qui a tué plus de 300 000 personnes, en a blessé autant et a laissé 1 million de citoyens haïtiens sans abri. L’ex-dirigeant haïtien avait déjà été sanctionné en novembre 2022 par le gouvernement canadien pour avoir prétendument financé des gangs.

Des sanctions à visée pédagogique ?

Mais même si le but ultime des sanctions n’est pas nécessairement de punir, le Trésor a déclaré que ses actions visent à ” provoquer un changement positif de comportement “. En vertu des nouvelles sanctions de Michel Martelly, les institutions financières américaines n’ont pas le droit de lui accorder des prêts ou des crédits, les Américains n’ont pas le droit d’investir ou d’acheter des ” montants importants d’actions ou d’instruments de dette ” de Martelly et toute transaction de change sera soumise aux lois américaines.