Douze pays dont Haïti visés par un décret d’interdiction d’entrée aux Etats-Unis


La mesure, entrée en vigueur la nuit dernière (9 juin), interdit l’accès au territoire américain à des ressortissants de plusieurs pays jugés à risque par l’administration Trump.
Une nouvelle page des politiques migratoires américaines s’est ouverte dans la nuit de dimanche à lundi. Un décret signé par Donald Trump, réinstaurant une interdiction d’entrée sur le sol américain pour les ressortissants de douze pays, est officiellement entré en vigueur ce 9 juin 2025. Présentée comme une mesure de protection contre « les terroristes étrangers », elle relance les tensions autour des politiques migratoires drastiques du candidat républicain à la présidentielle de novembre.
Les pays concernés sont : l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. À ces douze nations s’ajoutent sept autres (dont Cuba, le Togo et le Venezuela) pour lesquelles l’accès aux visas américains est désormais limité.
Un décret controversé aux relents de « Muslim ban »
« En tant que président, je dois agir pour protéger la sécurité nationale des États-Unis », justifie Donald Trump dans le texte présidentiel. L’argument n’est pas nouveau : le milliardaire républicain a directement comparé cette décision aux restrictions imposées dès 2017, au début de son premier mandat, et qualifiées de « Muslim ban » par ses opposants.
Quatre pays déjà visés à l’époque (l’Iran, la Libye, le Soudan et le Yémen) figurent à nouveau dans la nouvelle version. L’exécutif américain justifie sa sélection en évoquant le manque d’infrastructures administratives fiables dans certains pays, ou encore le non-respect des conditions de visa par certains ressortissants.
Trump s’est également appuyé sur l’attentat survenu le 1er juin dans le Colorado. Ce jour-là, un Égyptien en situation irrégulière a blessé 12 personnes lors d’une marche pro-israélienne. Une tragédie que l’ancien président a aussitôt utilisée pour défendre son décret, estimant que les États-Unis ne devaient pas «connaître le sort de l’Europe » confrontée à des attaques commises par des ressortissants étrangers.
Vives réactions internationales et inquiétudes diplomatiques
Les critiques n’ont pas tardé. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a fait part de ses « vives inquiétudes » quant à la portée jugée « trop large et générale » de cette interdiction, qui pourrait contrevenir aux principes du droit international.
Amnesty International a dénoncé une mesure « discriminatoire, raciste et absolument cruelle », tandis que l’Union africaine a exprimé sa préoccupation quant à ses conséquences sur les relations diplomatiques avec les pays africains concernés.
Le Tchad, directement visé, a d’ailleurs déjà annoncé une mesure de rétorsion : l’arrêt immédiat de la délivrance de visas aux citoyens américains.
Aux États-Unis même, certaines voix s’élèvent pour dénoncer un retour en arrière. L’élue démocrate Yassamin Ansari, d’origine iranienne, a réagi sur le réseau X : « Je connais la douleur qu’infligent les interdictions de voyager cruelles et xénophobes de Trump, car ma famille a été touchée de plein fouet. Nous combattrons cette interdiction avec tout ce que nous avons. »
Des exceptions pour les athlètes et diplomates
Le décret prévoit toutefois certaines exceptions : les titulaires de visas diplomatiques, les personnes dont la venue est jugée conforme à « l’intérêt national » et les sportifs de haut niveau. Les footballeurs qualifiés pour la Coupe du monde 2026 – coorganisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique – ainsi que les athlètes des Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 ne sont pas concernés.
Cette mesure fait écho à celle de janvier 2017, qui avait provoqué des manifestations massives dans les aéroports américains. Reste à savoir si ce nouveau décret entraînera des mobilisations similaires, alors que la campagne présidentielle bat son plein.
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