Éblouis la nuit : comment les phares LED surpuissants deviennent un danger sur nos routes
Un Français sur deux se dit gêné par la conduite nocturne, principalement à cause des phares LED ultra-puissants équipant les véhicules récents. La question de l'éblouissement, responsable de 1 à 2 % des accidents mortels, devient un enjeu de sécurité publique majeur.
La différence est criante : les phares à LED des voitures récentes sont jusqu'à dix fois plus intenses que les anciens halogènes. Pourtant, tous sont parfaitement légaux. Si cette technologie éclaire mieux la route, elle incommode aussi massivement les autres automobilistes. Sur les forums, les témoignages se multiplient : " J'ai l'impression qu'en face, ils sont en plein phare ". Le phénomène est amplifié par la généralisation des SUV, dont les feux, plus hauts, frappent directement les yeux des conducteurs de voitures plus basses.
Le Code de la route est pourtant sans ambiguïté : les feux de croisement doivent éclairer sans éblouir (article R313-3). En pratique, de nombreux phares LED dépassent largement le seuil acceptable de luminance. Selon une étude britannique, la norme actuelle, basée sur l'intensité (candelas), ne mesure pas correctement l'éblouissement ressenti (candelas/m²). Résultat : des valeurs peuvent dépasser les 60 000 cd/m², bien au-delà de la limite de 40 000 cd/m² jugée acceptable.
Une cause sous-estimée d'accidents mortels
Conséquence directe : l'éblouissement est responsable de 1 à 2 % des accidents mortels en France. La situation est particulièrement critique dans les montées, lors du croisement de SUV, ou par temps de pluie où la lumière se diffuse davantage. Près de 52 % des Français déclarent aujourd'hui être gênés lorsqu'ils conduisent la nuit, selon une enquête récente.
Face à ce problème, les autorités commencent à réagir. Le Royaume-Uni imposera d'ici 2027 un système de réglage automatique des phares sur tous les véhicules neufs. Dans le même temps, la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU) a adopté un amendement qui rendra obligatoire, à partir de septembre 2027, l'allumage automatique des feux arrière lorsque les feux diurnes sont activés. Cette mesure vise à améliorer la visibilité des véhicules par mauvais temps ou en faible luminosité.
Un réglage manuel souvent négligé par les conducteurs
En attendant, une partie de la solution repose aussi sur les automobilistes. Un phare mal réglé, souvent après un chargement du coffre ou le transport de passagers à l'arrière peut considérablement aggraver l'éblouissement. Sur de nombreux modèles, un réglage manuel est possible depuis l'habitacle, mais reste trop peu utilisé. Une vigilance accrue et un entretien régulier pourraient déjà atténuer le phénomène.
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