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France: un projet de loi d’urgence pour Mayotte examiné au gouvernement

08 January 2025
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Le gouvernement français a examiné ce mercredi (8 janvier) un projet de loi pour la reconstruction de Mayotte, archipel de l’océan Indien dévasté par le cyclone Chido, un texte qui doit permettre la mise en oeuvre « très rapide » de mesures.

Chido, cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans, a causé le 14 décembre la mort d’au moins 39 personnes et fait plus de 5.600 blessés, selon le dernier bilan publié par les autorités.

D’après le ministère de l’Intérieur, il a également « entièrement détruit » l’habitat précaire où vivent 100.000 personnes, dans ce département le plus pauvre de France.

Ce texte doit « faciliter l’hébergement et l’accompagnement de la population, ainsi que la reconstruction ou réparation des infrastructures et logements sinistrés », a déclaré le ministre des Outre-mer Manuel Valls durant le compte-rendu du conseil des ministres.

Il a chiffré à « plusieurs centaines de millions d’euros » les mesures prises.

Pour les mesures « structurelles » de plus long terme, notamment autour des questions d’immigration, de sécurité et de développement économique, le gouvernement prévoit un autre projet de « loi programme » qui sera élaboré dans les trois mois.

Faciliter la reconstruction

Principale innovation, le texte vise à déroger « pendant deux ans » aux règles d’urbanisme et des marchés publics, pour faciliter la reconstruction des écoles mais aussi des infrastructures et des logements touchés par la « plus grave crise de sécurité civile que le pays a connue depuis la Seconde Guerre mondiale », selon Manuel Valls.

Concernant les écoles, durement touchées alors que Mayotte est le département le plus jeune de France, « l’Etat ou un de ses établissements publics » pourront assurer leur construction, reconstruction ou rénovation en lieu et place des collectivités locales jusqu’au 31 décembre 2027.

Le ministre, a reconnu que le texte était « sans doute incomplet », évoquant notamment « d’autres mesures très urgentes » comme la lutte contre l’habitat illégal, qui ne figure pas dans le projet de loi, ou celle contre l’immigration irrégulière.

« Nous ne laisserons pas Mayotte redevenir une île bidonville », a-t-il martelé, en augmentant notamment « les moyens pour les forces de l’ordre ».

« C’est un dossier délicat qu’on ne peut pas régler en claquant des doigts », a souligné le ministre, alors que nombre d’habitants des quartiers informels de l’archipel ont déjà reconstruit leur habitation.

« Je vais être très clair, la priorité pour nous, c’est la reconstruction des maisons, des toits des Mahorais », a-t-il poursuivi, excluant le relogement des habitants des bidonvilles - souvent des Comoriens sans papiers - pour ne pas donner de « prime à l’immigration irrégulière ».