Guadeloupe : l’Alliance Police Nationale dénonce un «vide sécuritaire» alarmant


Rédaction Web - Christophe Verger

Alors que les violences par armes à feu se multiplient en Guadeloupe, l'Alliance Police Nationale tire la sonnette d'alarme. Dans un communiqué publié le jeudi 5 juin, le syndicat dénonce le manque de moyens et les incohérences dans la sécurisation des points stratégiques, comme le port de Pointe-à-Pitre. Explications.
Depuis le début de l'année, près de 15 décès par armes à feu ont été enregistrés en Guadeloupe, dont une fusillade meurtrière survenue mercredi soir au Lamentin. Pour l'Alliance Police Nationale, ces drames ne sont pas isolés, mais révèlent une tendance inquiétante. "Il ne s'agit ni d'une perception subjective, ni d'un fantasme, mais d'une insécurité bien réelle", insiste le syndicat.
Si le préfet Lefort a annoncé un renforcement des forces de l'ordre et des actions ciblées contre les trafics, l'Alliance Police Nationale souligne un "écart croissant" entre les discours et les réalités du terrain. Exemple frappant : le port de Pointe-à-Pitre, autrefois surveillé par la Police aux Frontières (PAF), se retrouve aujourd'hui en "vide sécuritaire" après un redéploiement des effectifs vers l'aéroport.
Quatre demandes urgentes
Face à cette situation, le syndicat formule des revendications claires :
- Un audit immédiat des moyens de sécurisation des ports et aéroports.
- Le retour d'une présence policière dédiée au port de Pointe-à-Pitre.
- La création d'un groupe d'enquête spécialisé dans la lutte contre le trafic d'armes.
- Une concertation régulière entre syndicats, commerçants et autorités.
L'Alliance Police Nationale refuse de se contenter de promesses vagues et exige des actes concrets. "Nos collègues sur le terrain, tout comme les citoyens qu'ils protègent, attendent des actes fortes", conclut le communiqué. Un appel pressant à l'action, alors que la population guadeloupéenne vit dans l'angoisse quotidienne de nouvelles violences.